Cyberattaques et systèmes énergétiques : faire face au risque

Cette étude analyse les risques de cyberattaques sur des infrastructures énergétiques européennes, ainsi que leurs potentielles conséquences, notamment sur les réseaux électriques. Elle offre également une approche comparative des mesures prises par différents pays d’Europe afin de protéger leur industrie et collaborer à l’échelle de l’Union européenne.

La digitalisation de l’industrie énergétique permet de révolutionner les processus de production, de stockage, de transport et de consommation d’énergie. Nos infrastructures énergétiques, conçues il y a plusieurs décennies et prévues pour demeurer fonctionnelles pour de nombreuses années encore, côtoient désormais des équipements numériques avec lesquels elles interagissent au quotidien. Ces évolutions, qui sont aujourd’hui un gage de disponibilité, d’efficacité et de réactivité sur toute la chaîne de valeur énergétique, ouvrent pourtant la voie à un type de menace qui jusqu’en 2010 avait relativement épargné cette industrie : les cyberattaques.
Le nombre et la technicité des attaques ont augmenté après les dégâts causés par le virus Stuxnet au sein du complexe d’enrichissement nucléaire iranien de Natanz, bien que cette attaque demeure la plus sophistiquée observée à ce jour. Et s’il y a une réelle prise de conscience des enjeux dans le secteur énergétique, les risques persistent. Les politiques de transition énergétique et les efforts d’intégration des énergies renouvelables ne feront que renforcer cette tendance tant que la cybersécurité ne fait pas partie de la réflexion sur l’avenir du système énergétique.
La réglementation tente de s’adapter, notamment en France où les autorités collaborent étroitement avec les entreprises de l’énergie pour faire émerger un cadre réglementaire contraignant, et protéger les Opérateurs d’Importance Vitale (OIV). Cette démarche inspire également d’autres pays d’Europe, mais des mesures communes à toute l’Union européenne sont à prendre rapidement afin de garantir la sécurité de nos réseaux énergétiques, fortement interconnectés.
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