Startups européennes et IA générative : dépasser la domination des Big Tech

L’Europe est à la croisée des chemins : face à la domination des Big Tech américaines sur toute la chaîne de valeur de l’IA générative, des modèles de fondation aux infrastructures cloud, en passant par les canaux de distribution et l’open source, elle risque un décrochage technologique et économique durable. Néanmoins, l’IA générative pourrait aussi représenter une opportunité de transformation économique majeure, avec un potentiel de valeur estimé à 1,5 fois le PIB français. Mais pour en faire un moteur de renouveau économique, l’Europe doit dépasser sa quête illusoire d’indépendance technologique totale et construire un écosystème capable de tirer parti des ressources des Big Tech tout en renforçant ses propres capacités d’innovation.

La véritable opportunité pour l’Europe se situe aujourd’hui plus en aval de la chaîne de valeur de l’IA générative, là où s’opère l’adaptation des modèles aux besoins concrets des différents secteurs, notamment industriels. Forte de son expertise industrielle, réglementaire et technique, l’Europe peut y construire des avantages compétitifs durables. Plutôt que de viser une souveraineté totale en amont, l’enjeu est d’accélérer l’adoption sectorielle de l’IA, en s’appuyant sur ses filières d’excellence et en soutenant le développement d’un tissu de startups capables de transformer la technologie en solutions concrètes.
En amont de la filière, la compétition féroce entre les géants technologiques américains crée paradoxalement des effets d’aubaine pour l’Europe. Les géants technologiques américains se livrent une compétition de plus en plus intense, dont la course aux investissements en est l’un des symptômes les plus visibles. Pris dans un dilemme où aucun ne peut se permettre de ralentir, malgré les risques de surcapacité, ils multiplient les dépenses pour garder leur avance. Cette dynamique concurrentielle force les Big Tech à proposer des conditions d’accès plus favorables à leurs outils et infrastructures. Les entreprises européennes peuvent en tirer parti pour accélérer le développement de solutions innovantes, à des coûts réduits, et viser des marchés comme les États-Unis pour les monétiser rapidement.
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