Le solutionnisme technologique : vrais problèmes, fausses solutions ?

Le retour de Donald Trump à la tête des États-Unis s’est accompagné d’une montée en puissance spectaculaire des acteurs les plus radicaux de la Silicon Valley. Si un basculement dans une ère techno-libertarienne semble d’ores et déjà en cours, il pourrait se doubler d’une promotion active du technosolutionnisme, qui constitue le socle commun à la plupart des élites de l’oligopole technologique.

Cette vision, consistant à prétendre apporter des « solutions » technologiques à des enjeux sociétaux par nature complexes et multiples, gagne du terrain et s’impose progressivement au détriment de la préservation de l’intérêt général, à commencer par l’environnement et les libertés publiques.
Solidement implantée dans la Silicon Valley où elle a pris corps, cette vision est également au cœur des politiques publiques sécuritaires et sanitaires qui sont actuellement déployées par les États occidentaux, et affleure jusque dans les plans d’action d’organisations internationales. Un tel constat impose une prise de conscience et un questionnement collectifs sur le rôle dévolu à la technologie, ainsi que sur les usages que nous pouvons en déployer.
Cette étude tente donc de retracer les fondements idéologiques et politico-économiques du solutionnisme technologique, ses ramifications et les conséquences qu’il entraîne pour l’ensemble de nos sociétés, afin d’en montrer les limites et d’identifier des moyens de s’en prémunir plus efficacement.
Elle invite ainsi à l’exploration d’alternatives existantes ou appelant à être développées, dans la mesure où celles-ci tracent un horizon plus juste et durable. La force du technosolutionnisme étant de se présenter comme la seule et unique voie possible, il s’agit précisément de rappeler que la vision d’une technologie au service du bien commun n’a rien d’une utopie qui serait hors de portée. L’Europe constitue le terrain opportun pour la faire prospérer pleinement, au regard de jalons fragiles qu’il lui faudra probablement renforcer mais aussi défendre.
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