Russie
La Russie s'affirme comme une puissance impériale. Isolée depuis son invasion de l’Ukraine, elle cherche à renforcer ses liens avec des pays non-occidentaux. À l'intérieur, le régime de Vladimir Poutine se durcit.
Sujets liés
Deux amis dans le besoin : où va le partenariat stratégique russo-indien ?
Dans un contexte où l’Asie du Sud est devenue un terrain de conflit géopolitique entre puissances mondiales et régionales, cet article étudie les dernières évolutions dans les principaux domaines de la relation bilatérale russo-indienne.
Les défis du dialogue Paris-Moscou
Dans son discours aux ambassadeurs, Emmanuel Macron a appelé à « repenser » le lien avec la Russie.
Pourquoi France et Russie cherchent-elles à réchauffer leurs relations ?
Jean-Yves Le Drian et Florence Parly ont retrouvé leurs homologues russes lundi sous le format "2+2", une première depuis 2012 mais surtout depuis l'annexion de la Crimée en 2014. Un moment "propice" pour "réduire la défiance".
Qu’attendre du rapprochement franco-russe ?
Le temps est venu de mettre un terme à la défiance avec la Russie, ont souligné lundi 9 septembre à Moscou les ministres français des affaires étrangères et de la défense à l’occasion de pourparlers avec leurs homologues russes, sur fond d’apaisement des relations prôné par Emmanuel Macron qui a appelé à « repenser le lien avec la Russie ». Il s’agissait de la première rencontre de ce type depuis l’annexion de la Crimée en 2014, qui a replongé les Occidentaux et les Russes dans une atmosphère de Guerre froide.
Pourquoi Macron choisit Poutine ?
Ce lundi 9 septembre, Jean-Yves Le Drian et Florence Parly, respectivement ministre français des Affaires étrangères et ministre de la Défense, se rendent à Moscou pour rencontrer leurs homologues russes dans le cadre d’une réunion du Conseil de coopération. Une première depuis cinq ans et l’invasion du Donbass ukrainien ainsi que l’annexion de la Crimée par la Russie, qui a replongé le monde dans un parfum de Guerre froide.
Macron assume son virage russe
Les ministres des affaires étrangères et de la défense français et russes se réunissent, lundi 9 septembre, à Moscou : une première depuis l’annexion de la Crimée.
Les raisons qui ont guidé le tournant prorusse d’Emmanuel Macron
L’inclinaison du président vis-à-vis de ce grand pays qu’il veut voir européen, son attirance pour la Russie éternelle qui fut éclairée par les « Lumières », a des racines anciennes. Avec la russie de Vladimir Poutine, les présidents français ont connu des hauts et des bas, des espoirs et des déceptions, des mains tendues puis tordues par le Kremlin.
Russie : un apprentissage de la contestation ?
Le 8 septembre prochain, des élections sont organisées à Moscou afin de renouveler le Parlement local. Cet été, soixante candidats indépendants s'étaient vus rejeter l'accès à cette échéance, provoquant d'importantes mobilisations dans la capitale russe.
« La position de la France à l’égard de la Russie est loin d’être confortable »
Tatiana Kastouéva-Jean, spécialiste de la Russie, observe que la rencontre de lundi entre Macron et Poutine se déroule au moment où la popularité du maître du Kremlin connaît un déclin.
"Emmanuel Macron et Vladimir Poutine ont des visions du monde qui diffèrent vraiment"
Le président accueille ce lundi son homologue russe au fort de Brégançon. Spécialiste de la Russie, Tatiana Kastouéva-Jean décrypte leur rapport de force.
« Jusqu’où ira l’escalade russo-turque ? »
Dans cette tribune, Julien Nocetti analyse les points de crispation entre la Russie et la Turquie – en Syrie tout particulièrement. En défiant Ankara, Moscou vise également l’OTAN.
"La Russie veut incarner la désoccidentalisation du monde"
Pour Thomas Gomart, directeur de l'Ifri, la Russie se referme sur elle-même, le nationalisme servant à renforcer la cohésion d'un pays dont le modèle économique est en crise depuis 2009.
Deux bombardiers russes interceptés par l’Armée de l’air au large du Touquet
Deux bombardiers lourds russes, TU-160, volant à moins de cent kilomètres du Touquet ont été interceptés, le 17 février, par deux chasseurs français et deux Typhoons anglais.
Sous-marin russe au large de la France : une "démonstration" de Moscou
Un sous-marin nucléaire russe a été repéré début janvier dans le Golfe de Gascogne, selon le magazine L'Obs. Il pourrait s'agir d'une opération pour tester les défenses françaises.
Prix du pétrole : une chute historique... et des conséquences
Julien Nocetti analyse les conséquences pour la Russie de la baisse des cours des hydrocarbures.
«La Russie veut un dialogue exclusif avec Washington»
Selon Julien Nocetti, chercheur au Centre Russie/NEI de l’Institut français des relations internationales (IFRI), Moscou exploite les faiblesses occidentales dans le dossier syrien.
« La Russie est en train de se livrer à une démonstration de force globale »
Thomas Gomart (Directeur de l’Institut Français des Relations Internationales (IFRI).) Historien et spécialiste de la Russie, Thomas Gomart vient de publier un rapport pour l’Institut de l’Entreprise sur « Le retour du risque géopolitique : le triangle stratégique Russie, Chine, Etats-Unis ».
Que cherche à démontrer la Russie en Syrie ?
La Russie cherche à transformer le plus rapidement possible son intervention militaire en bénéfice diplomatique. Elle est intervenue depuis le mois de septembre, créant un effet de surprise, et modifie le rapport de force sur le terrain en remettant en selle le régime alaouite. Elle a réussi à relancer un processus diplomatique à Vienne à l’automne pour le Moyen-Orient et voudra reproduire cela dans les relations euro-atlantiques. Du point de vue russe, Syrie et Ukraine sont correllés de manière très étroite. Dans les deux cas, il s’agit d’un recours à la guerre limitée pour façonner l’ordre international. La diplomatie russe veut montrer que les Occidentaux se sont trompés.
Tous les moyens sont bons ?
A Paris, après les attentats du 13 novembre, on a pensé pouvoir s’entendre avec les Russes. Le problème est que la Russie est en train de se livrer à une démonstration de force globale qui s’observe en Syrie, en Ukraine, mais aussi dans le déploiement de forces navales et aériennes pour tester la solidité de l’Otan. La Russie veut exploiter le vide produit par le retrait américain d’Europe et du Moyen-Orient. Elle accentue le désarroi européen en soutenant des partis anti-establishment, comme le Front National en France, ou en renforçant les flux migratoires avec ses interventions. Un phénomène dont elle se sent elle-même victime, car elle a accueilli un million de personnes après les événements en Ukraine. Les Russes sont contre le multiculturalisme. Il pensent plus en termes de coexistence de civilisations qu’en termes de métissage.
La montée des tensions entre Ankara et Moscou devient très dangereuse ?
La situation est explosive entre la Russie et la Turquie et par voie de conséquence entre la Russie et l’Otan. La cohésion de l’Otan peut être en effet plus facilement testée avec la Turquie qu’avec les pays Baltes. Les leaderships d’Erdogan et de Poutine sont comparables et les deux régimes ont aussi leurs similitudes en termes d’organisation civilo-militaire. La Russie pointe les contradictions fondamentales de la Turquie, c’est à dire l’ambivalence du soutien d’Erdogan aux Frères musulmans comme le fait qu’il combat les Kurdes avant de combattre l’Etat Islamique. Les Russes sentent l’embarras très fort des capitales européennes et américaine vis-à-vis d'Erdogan.
Risque-t-on un conflit beaucoup plus étendu ?
L’histoire montre que les logiques d’alliances peuvent être un facteur déclenchant. C’est une situation très dangereuse. Nous sommes dans une fin de mandat américain, avec des leaders européens très en retrait, dont Angela Merkel affaiblie par la question des réfugiés. La crise en Syrie a permis à Moscou de se remettre dans un dialogue direct avec Washington, ce qui est l’obsession de Vladimir Poutine. La question est de faire redescendre la tension.
Dimitri Medvedev a reparlé de guerre froide. Est-ce approprié ?
La Russie renoue avec un travail d’influence et de propagande très systématique, qui est couplé à sa démonstration de force. Elle veut forger sa propre narration sur les affaires internationales. Ce n’est pas une nouvelle guerre froide dans le sens où il y a une volonté russe de s’intégrer dans l’économie mondiale et que la capacité d’entraînement de la Russie sur un bloc reste faible. Mais il y a des éléments de confrontation idéologique avec, par exemple, le rapprochement avec la Chine sur le concept de capitalisme d’Etat. Il y a une volonté d’accélérer la « désoccidentalisation » du monde. L’utilisation de cette formule par Medvedev traduit le durcissement idéologique de Moscou. Poutine fait le choix de la guerre limitée, quand son économie est en pleine récession. C’est un choix très russe de donner plus d’importance à sa dépense militaire que ne l’autorise son potentiel économique. L’empreinte de la Russie n’a cessé de se rétrécir sur la scène internationale depuis 40 ans, et c’est sans doute pourquoi elle est si démonstrative.
Virginie Robert
"Cessation des hostilités" en Syrie : espoir ou leurre?
La "cessation des hostilités" en Syrie sur laquelle sont tombés d'accord les Etats-Unis et la Russie cette nuit est-elle crédible ? Thomas Gomart, directeur de l'Ifri, estime qu'avec l'accord entre les États-Unis et la Russie concernant la Syrie, "la Russie parvient indiscutablement à ses buts et arrive à obtenir quelque chose en termes diplomatiques"... "Le conflit est polymorphe. Ce que permet la Syrie à la Russie, c'est de rétablir une relation presque spéciale avec Washington, alors même qu'elle a été isolée après l'annexion de la Crimée" poursuit Thomas Gomart. "On est à un moment très particulier où la Russie fait preuve d'une démonstration de force, non seulement en Syrie mais au delà"...
La Russie face à la chute des cours du pétrole
Le PIB de la Russie a baissé de 3,7% en 2015 sous l'effet de la chute des cours du pétrole et des sanctions économiques occidentales liées à la crise ukrainienne. « Le sujet de l'instabilité du marché pétrolier est vital pour l'économie russe », a confirmé cette semaine le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, réagissant à l’éventualité d’un dialogue entre la Russie et les pays membres de l’OPEP. Nous avons interrogé sur ce sujet Aurélie Bros, chercheur à l’Institut de l’énergie de la Higher School of Economics de Moscou et chercheur associé au centre Russie/NEI de l’IFRI.
Si Poutine s'enlise en Syrie...
En l'espace de quelques semaines, Moscou a déjà atteint l'un de ses objectifs : stopper le recul de l'armée syrienne, consolider Bachar al-Assad et relancer une dynamique du côté du pouvoir syrien, revenu dans le jeu diplomatique. Au-delà, l'objectif est géostratégique. "La Russie effectue une démonstration de force à destination des Européens, pour mieux leur prouver leur incapacité à projeter une armée au-delà de leurs frontières, observe Julien Nocetti, chercheur à l'Institut français des relations internationales (Ifri).
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