Royaume-Uni
Le Royaume-Uni n'est pas sorti indemne du Brexit. Néanmoins, il continue de vouloir peser sur la scène internationale, comme l'illustre la thématique du "Global Britain" ou encore la signature de l'accord AUKUS.
Brexit : plus d'Allemagne en Europe
« Quand je veux parler à l'Euro-pe, qui dois-je appeler ? » se demandait l'ancien secrétaire d'État des États-Unis Henry Kissinger. « La question est désormais résolue, répondait après le référendum britannique, Nicholas Burns, un ancien diplomate américain de haut rang. Il faut appeler la Chancellerie d'Allemagne. ». Les conséquences du Brexit sont à terme plus importantes sans doute sur un plan géopolitique que strictement économique. Pour aller à l'essentiel, depuis le 23 juin 2016, il y a bien sûr moins de Grande-Bretagne en Europe, et probablement moins d'Europe dans le monde.
Le Royaume-Uni peut-il présider le Conseil de l'UE en 2017?
« Juridiquement, rien n'empêche le Royaume-Uni d'assurer la présidence », rappelle Vivien Pertusot, directeur du bureau à Bruxelles de l'Institut français des relations internationales (Ifri), avant de concéder: « Mais ce serait quand même étrange ! » L'expert maintient surtout que le pays n'est pas prêt pour ce rôle clé : « Une présidence se prépare longtemps
à l'avance. Le Royaume-Uni a mobilisé ses forces vives ailleurs, notamment dans la préparation du référendum ».
Et si le Royaume-Uni décidait de présider malgré tout ? Cela n'est pas exclu. Pour Vivien Pertusot, il serait même dans l'intérêt des Britanniques d'assumer ce rôle : « Le Royaume-Uni pourrait gérer les affaires courantes et essayer d'influer sur les politiques qui l'intéressent, de telle sorte qu'il puisse en bénéficier une fois sorti de l'UE. Il serait au coeur du jeu institutionnel ».
Après le Brexit, l'Europe doit-elle encore légiférer sur la qualité des bananes ?
"Depuis cinq ans, le principe de subsidiarité est remis énormément en avant à l'initiative des Néerlandais et des Britanniques", remarque Vivien Pertusot, chercheur et responsable de l'Institut français des relations internationales (Ifri) à Bruxelles.
La nouvelle géographie des pouvoirs en Europe
« Le changement de l’équilibre des forces au sein du Conseil et plus généralement dans les institutions européennes dépendra beaucoup des sujets et du degré d’activisme passé des Britanniques sur chacun d’entre eux. Ils ont été très actifs sur certains thèmes, sur d’autres beaucoup moins », explique Vivien Pertusot, responsable de l’Institut français des relations internationales (Ifri) à Bruxelles.
"Je ne crois pas à la contagion de sorties de l'UE"
Dans quel état se trouvent le Royaume-Uni et l’Union européenne au lendemain du Brexit ?
Le Royaume-Uni se réveille très divisé. Il suffit de prendre une carte des résultats pour s’en rendre compte. On voit très clairement qu’il y a deux unions : l’Ecosse, ultra majoritairement pour le « remain », et l’Angleterre et le pays de Galles qui sont majoritairement pour le « leave », à l’exception des grandes métropoles, dont Londres.
L’euroscepticisme a gagné beaucoup de pays européens. Le Brexit peut-il avoir un effet domino ?
Je ne crois pas à la contagion de sorties de l’Union européenne. Par contre, il va y avoir une contagion de la critique européenne. Et c’est sain. Le projet européen n’est pas parfait. Il faut le critiquer. Mais les Le Pen et autres ne représentent pas la majorité dans leurs pays. Et je pense que si l’on organisait un référendum du même type aux Pays-Bas ou en France, le « remain » l’emporterait.
Pourquoi ?
La critique de l’UE traverse quasi tous les Etats membres. Mais il n’y a pas une hostilité généralisée envers l’Union européenne, comme c’est le cas en Angleterre.
Ni contagion ni électrochoc. Quelle est la perspective, alors ? La paralysie ?
C’est le grand débat. Soit on saisit l’opportunité des négociations qui vont s’ouvrir avec le Royaume-Uni – qui vont prendre au moins deux ans – pour lancer un débat transnational sur les projets que l’on a envie de mener ensemble. Sans forcément changer les traités. Soit on rentre dans une forme d’apathie politique. Un trop-plein de crises.
On ne voit pas qui peut ou veut prendre le leadership…
Je suis régulièrement critique sur la relation franco-allemande au niveau européen. Ça peut être utile qu’ils se parlent. Mais ce n’est pas suffisant. Il est nécessaire pour la France comme pour l’Allemagne de prendre conscience de ce qu’est l’Europe du XXIe siècle : une Union où il n’y a pas que les pays fondateurs. Il serait extrêmement contre-productif qu’une initiative soit portée uniquement par ces pays. Il faudra certes l’Allemagne et la France, mais aussi, par exemple, un pays de chaque vague d’élargissement. C’est cette diversité qui reflète l’Union d’aujourd’hui.
Retrouvez l'entretien dans son intégralité ci-dessous.
Les jeunes Britanniques sont-ils aussi europhiles qu'on le dit ?
“Les Britanniques ont depuis le départ noué une relation contractuelle plus que sentimentale avec l’UE. Et cette vision pragmatique est largement diffusée dans la société”, relève Vivien Pertusot de l’Ifri.
Les jeunes Anglais sont aussi moins incités à partir à l’étranger, notamment du fait de leurs lacunes en langues. Dans le système éducatif britannique, l’encouragement à apprendre une seconde langue est souvent plus faible que la moyenne européenne, et l’apprentissage des langues y est globalement en déclin.
Lire l'article.Brexit : les leçons d'un cataclysme
Jour J-1 à Londres : Bruxelles retient son souffle
Un Brexit ouvrirait la voie à deux ans de tractations, minimum. Et en attendant ?« C'est le grand flou », commente Vivien Pertusot, de l'Institut français des relations internationales à Bruxelles. Les eurodéputés britanniques continueront de siéger et de voter sur tout, hormis sur les négociations les concernant. « Et le commissaire britannique Jonathan Hill, en charge des services financiers, pourrait garder son poste jusqu'aux élections de 2019... Ubuesque ! »
Brexit: ne craignons pas la contagion
Les voix se multiplient en France et à l’étranger pour exprimer la peur d’une contagion en cas de Brexit. Qui serait le prochain à prendre la poudre d’escampette ? Cette lecture ignore la réalité des débats nationaux sur l’Union et, plutôt que de songer à la crainte d’un effet domino, il faudrait accueillir l’effet de contagion de la critique de l’Union. C’est une opportunité à saisir tant l’Union européenne (UE) n’est pas débattue et les seuls arguments la concernant sont laissés à ses opposants.
Brexit : Le retrait de l’Union européenne se ferait pas à pas
La consultation historique de jeudi 23 juin dans le Royaume-Uni oblige l’Union européenne à se projeter dans l’hypothèse très plausible du départ d’un État, pour la première fois de son histoire. L’occasion de se réinventer ? « Si le Royaume-Uni sort, Bruxelles mettra en place une stratégie d’autodéfense. Il s’agit de ne pas être conciliant, d’imposer une ligne dure, afin d’éviter les contagions » explique Vivien Pertusot.
Lire l'article.
Mise en place concrète du Brexit : un voyage en terra incognita
En cas de victoire du «Leave», dès l'annonce des résultats le 24 juin, le Royaume-Uni entre en «terra incognita». Comme l'explique Vivien Pertusot, responsable du bureau de l'Ifri à Bruxelles, «la seule chose que l'on sait de manière certaine, c'est que si le score est serré, il y a une période de six semaines pendant laquelle l'un des deux camps peut contester les résultats».
Le Brexit serait un "désastre" pour le rayonnement international de l'UE
"De grandes puissances comme les Etats-Unis, la Chine, l'Inde... verraient l'UE affaiblie politiquement et géopolitiquement s'il y a un Brexit. Ils ne comprendraient pas. Ils ne comprennent déjà pas qu'il puisse y avoir un débat sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'UE", observe Vivien Pertusot, responsable à Bruxelles de l'Institut français des relations internationales (Ifri).
Le Brexit se jouera-t-il sur la participation ?
Alors que les sondages sont toujours aussi serrés, à deux semaines du référendum, c'est bien sur la participation que pourrait se faire la différence. "Tous les sondages s'accordent à le dire, les plus jeunes, notamment entre 18 et 25 ans, sont majoritairement, à raison de 60%, pour le maintien dans l'UE. Finalement, la question n'est pas tant de savoir leur position sur le débat, mais s'ils vont aller voter", explique Vivien Pertusot.
« Allemagne : le défi de l'intégration des réfugiés »
En 2015, plus d'un million de migrants et de réfugiés sont arrivés en Allemagne, ce qui représente un vrai défi logistique, mais aussi d'intégration. Les correspondantes de France24 se sont rendues à Schlotheim dans le land de Thuringe, une petite ville de 4000 habitants qui accueille près de 800 demandeurs d'asile. Barbara Kunz, chercheur au Centre d'études des relations franco-allemandes (Cerfa), fait une analyse de la situation.
De l’Europe inachevée à l’Europe désintégrée en passant par l’Europe à la carte
L’Europe est une construction en état futur d’achèvement. Pour que l’édifice soit solide, il lui faudrait par exemple, une politique industrielle, ou encore une politique fiscale et une politique sociale. La crise, qui s’éternise, a certes permis de renforcer la politique budgétaire ou la politique bancaire. Mais, il faudrait aller plus loin à un moment où bien des Européens doutent de ses bienfaits.
Plus grave, la crise des migrants a révélé une fracture entre, globalement, les Européens de l’Ouest et ceux de l’Est qui rejettent l’idée d’accueillir le moindre réfugié. La solidarité, qui est l’un des fondements de la construction européenne, recule au profit d’un repli généralisé sur soi. L’Europe survivra-t-elle à cette crise existentielle ? Va-t-elle se ressouder autour de quelques pays ?
« Merkel peut-elle perdre le pouvoir à cause des réfugiés ? »
La Chancelière est en train de perdre le soutien des politiques allemandes et la confiance de ses compatriotes.
Analyse et interprétation avec Hans Stark, secrétaire général du Comité d'études des relations franco-allemandes / IFRI
Elections régionales en Allemagne
Ce dimanche 13 millions d’allemands sont appelés à voter, un test pour Angela Merkel, 18 mois avant l’élection générale. Trois Etats-régions sont concernés le Bade-Wurtemberg, la Rhénanie-Palatinat et la Saxe-Anhalt.
Quels seront les enjeux de ce vote, et pour Merkel, et pour notre relation franco-allemande et pour l’Europe alors que la question des migrants a largement occupé les discours de Mme Merkel et divise toujours le pays.
Pierre Weill reçoit Nele Wissmann chercheuse au Comité d’études des relations franco-allemandes (Cerfa) de l’Institut français des relations internationales.
Merkel et les réfugiés : la sanction politique
Elections régionales en Allemagne, comment la crise des réfugiés pèse-t-elle sur la situation politique ? Quels enjeux pour Angela Merkel ?
avec
Hans Stark, Secrétaire général du Cerfa/Ifri, Professeur à l'Université Paris-Sorbonne
Daniela Schwarzer, Directrice du programme Europe au German Marshall Fund en direct de Berlin
Claire Demesmay, Directrice du programme franco-allemand à l'Institut allemand de politique étrangère (DGAP - Deutsche Gesellschaft für Auswärtige Politik) au téléphone depuis Berlin
Stefan Seidendorf, Directeur des études européennes à l'Institut franco-allemand de Ludwigsburg
Allemagne: les déboutés du droit d’asile expulsés
Après avoir largement ouvert ses frontières aux migrants et accueilli des dizaines de milliers de personnes, l'Allemagne cherche désormais à réduire le flux migratoire et à renvoyer rapidement chez eux tous ceux qui n’ont pu obtenir le droit d'asile. À quelques mois des élections régionales, les autorités veulent convaincre que la situation est sous contrôle.
In ou out, la Grande Bretagne face à l'Union Européenne
Que faire de l'Union Européenne ? En être ou ne pas en être, l'interrogation existentielle d'Hamlet convient parfaitement aux affres qui touchent les élites et l'opinion publique britannique. Quels sont les enjeux autour du Brexit ? Est-on déjà dans une Europe à la carte ?
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