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Le dangereux programme des conservateurs pour l’Allemagne

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Citée par Aude Martin dans

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Malgré les besoins d’investissement du pays, le parti conservateur, en tête des sondages pour les législatives du 23 février, milite pour réduire au maximum le rôle de l’Etat plutôt que d’augmenter la dette.

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Quelques mois après les Français, ce sera, le 23 février, aux Allemands de se rendre aux urnes pour élire leurs députés de manière anticipée. Les tensions couvaient au sein de la coalition qui rassemblait, depuis 2021, les sociaux-démocrates, les verts et les libéraux. Elles ont explosé début novembre lorsque le chancelier social-démocrate Olaf Scholz a limogé son très libéral ministre des Finances Christian Lindner, qui se voulait inflexible sur la question du frein à l’endettement. Depuis 2009, cette règle contraint l’Allemagne à avoir un déficit structurel inférieur à 0,35 % de son produit intérieur brut (PIB). Mais elle devient de plus en plus difficile à tenir. Le pays a en effet accumulé un retard d’investissement considérable : depuis vingt-cinq ans, l’investissement public net cumulé, c’est-à-dire une fois l’usure des équipements existants prise en compte, y a été quasiment nul (0,4 %). 

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Le sauve-qui-peut commercial de Berlin

Plutôt que d'envisager un changement de modèle, Berlin s'entête et continue de voir son salut économique dans la quête de nouveaux débouchés internationaux. L'Allemagne soutient par exemple la conclusion de l'accord de libre-échange entre l'Union européenne (UE) et le Mercosur. « Les études montrent qu'il aura un impact négatif sur les pays importateurs de produits agricoles, comme la France, mais positif sur les exportateurs de produits industriels, comme l'Allemagne », décrit l'économiste Damien Broussolle.

  • Pour cause, « l'obligation de la fin de vente des véhicules thermiques ne s'applique pas en Amérique latine », abonde la chercheuse Marie Krpata.

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Texte citation
« En 1999, les constructeurs allemands produisaient 64% de leurs voitures en Allemagne, contre 36% à l'étranger, rappelle Marie Krpata (voir sa publication "L'automobile, talon d'Achille de l'industrie allemande", Etudes de l'Ifri, mars 2021 ».

Côté américain, « le retour de Donald Trump ne fait que déstabiliser encore davantage le modèle commercial allemand. Et lui donner en plus une coloration stratégique », ajoute Marie Krpata.

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Marie KRPATA
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Des exportations en recul

Résultats, le pays est, en 2024, en récession pour la seconde année consécutive.

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Alors que les Etats Unis et la Chine tentent depuis plusieurs années, avec des modalités différentes, de remplacer leurs importations par une production nationale, et allouent à cet objectif des moyens importants, Friedrich Merz est, lui, convaincu de la nécessité de réduire au maximum le rôle de l'Etat.

  • « Comme la présidente de la Commission européenne, qui a promis d'alléger de 25% les obligations de reporting des entreprises, la CDU-CSU veut les réduire de manière considérable en Allemagne, ajoute Marie Krpata, chercheuse au Comité d'études des relations franco-allemandes de l'Institut français des relations internationales (Ifri). Cela se traduirait, entre autres, par une suppression de la loi allemande sur le devoir de vigilance, qui impose notamment aux entreprise de veiller au respect de droits humains sur toute leur chaîne d'approvisionnement ».

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