"Poutine pourrait passer d'une guerre cagoulée à une guerre ouverte"
Comment expliquez vous les difficultés de l'Ukraine à reprendre le contrôle des zones détenues par les séparatistes ?
Il y a deux dynamiques contradictoires à l'oeuvre qui épaississent le brouillard de la guerre. D'un côté, vous avez une volonté affichée par Kiev de reprendre la partie orientale du pays au prix d'une mobilisation de ses forces conventionnelles en essayant de limiter les pertes civiles. Ce qui explique que cette reconquête se fasse avec une certaine lenteur. De l'autre, la résistance des séparatistes qui se traduit par des accrochages de plus en plus violents et une dégradation rapide de la situation humanitaire.
La Russie face au monde
La Russie face au monde : sous les sanctions et les menaces, quelles visions stratégiques sont-elles à l'oeuvre ?
Avec : Céline Bayou, chargée de cours à l'INALCO; Thomas Gomart, directeur du développement stratégique à l'IFRI; Arnaud Dubien, directeur de l'observatoire franco-russe à Moscou.
Sanctions européennes contre la Russie : "Poutine n'aime pas perdre"
Interview. Avec les Etats-Unis, l'Union Européenne a adopté de nouvelles sanctions contre Moscou en raison de son implication dans la guerre en Ukraine. Quelles conséquences ces mesures économiques auront-elles? Tatiana Kastouéva-Jean, responsable du centre Russie-NEI à l'Ifri, estime qu'elles sont à double tranchant.
Quel sera l'impact des sanctions occidentales contre la Russie?
Après avoir durçi le ton la semaine dernière, l’Union européenne a annoncé de nouvelles sanctions contre la Russie. Quelles sont-elles ?
Après avoir procédé à des sanctions symboliques – dont la suspension de la participation de la Russie au G8 -, des sanctions très ciblées et personnelles dirigées contre les personnes que l’Occident jugeait responsables de la situation en Ukraine et de l’annexion de la Crimée, l’Union européenne est finalement passé au troisième train des sanctions contre la Russie.
L'Union européenne prend le risque d'une guerre commerciale avec la Russie
Le crash du vol MH17 dans l’est de l’Ukraine a sonné le réveil des Européens, qui se sont résolus à adopter de lourdes sanctions sectorielles contre la Russie.
Ces décisions font monter la tension avec Moscou, qui pourrait prendre des mesures de rétorsion. Mais les Européens, comme la chancelière allemande Angela Merkel ont estimé que ces sanctions étaient devenues « inévitables ».
La Russie menace les Occidentaux de représailles
L'Union européenne « mène une politique antirusse dictée par Washington » et a pris des sanctions qui provoqueront « inéluctablement une hausse des prix de l'énergie en Europe ». La réaction du ministère russe des affaires étrangères ne s'est pas faite attendre hier, après l'adoption de sanctions économiques sectorielles par les Vingt Huit (Les Echos d'hier), visant à dissuader Vladimir Poutine de continuer à déstabiliser l'Ukraine orientale. Moscou a ajouté, sans autre précision, que ces sanctions « destructrices et à courte vue » auront aussi des conséquences « sérieuses » et « très concrètes » pour Washington.
"La Russie conçoit sa politique en termes de rapport de force"
Les sanctions ciblées décidées jusqu’ici par les Etats-Unis et l’UE à l’encontre de la Russie ont-elles eu des effets ?
- Oui et non. Oui au regard de la fuite des capitaux, estimée pour le premier semestre 2014 à plus de 75 milliards de dollars [56 milliards d’euros, ndlr], soit plus du double par rapport à la même période 2013. Cela traduit une incontestable fébrilité des milieux économiques russes. Non, au regard du discours politique qui se durcit, comme si le Kremlin se préparait à une crise de longue durée avec l’Occident.
"Face à la Russie, l'introuvable réponse européenne"
La politique de sanctions graduées mise au point par l'UE n'a pour l'heure pas porté ses fruits. Si les Européens ont légèrement durci leurs mesures ciblées ce jeudi, ils apparaissent surtout divisés et impuissants, face à une économie russe certes fragile, mais nullement impactée pour l'instant.
Russie-Occident : le crash du MH17 cristallise les tensions
Il aura fallu les menaces de sanctions des Etats-Unis, un vote du Conseil de Sécurité de l'ONU et la mobilisation des Européens pour que la Russie consente à coopérer à l'enquête sur le sort du boeing 777 de Malaysia Airlines. Cette affaire porte à son paroxysme le conflit géopolitique larvé qui couve depuis quelques années entre la Russie et l'Occident, et en cristallise les enjeux. Décryptage avec Tatiana Jean, spécialiste de la Russie à l'Institut français des Relations internationales.
"Poutine essaye de créer une nouvelle carte du monde où l'Occident n'est plus qu'un petit point"
Nous avons sollicité, hier, en début d’après-midi, Tatiana Kastouéva-Jean, spécialiste du monde russe à l’Ifri, pour nous éclairer sur les derniers développements autour de la Russie (nouvelles sanctions mais aussi création par les BRICS -Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud- d’une banque de développement). Depuis, le crash de la compagnie aérienne Malaysian Airlines à la frontière russo-ukrainienne a encore fait monter les tensions d’un cran.
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