Les guerres de demain. Stratégie, technologie, éthique
Oubliée, omniprésente : la guerre. Oubliée, ou presque, chez nous. Au nom d’une période de paix inédite dans l’histoire des hommes, depuis le second conflit mondial. Du fait d’un déséquilibre des forces, et d’une supériorité industrielle et technique qui semblent renvoyer nos adversaires potentiels à leur impuissance.
Le tout produisant une sorte de désarmement psychologique, qui s’achève avec la professionnalisation des armées des pays développés et transfère la problématique de sécurité du niveau collectif national à celui du groupe, de la communauté ou du corps individuel.
La guerre résiste, pourtant. Les statistiques peuvent nous expliquer qu’on meurt moins aujourd’hui, dans moins de conflits entre États, que les grands affrontements entre armées sont pratiquement forclos, les procédures de gestion ou de sortie des conflits devenues plus efficaces, bref que l’intervention internationale aide à la limitation de la violence, ces statistiques n’épuisent pas le sujet. Elles pèchent en annonçant la fin de la violence internationale à partir de catégories logiques de pays industrialisés – c’est avant tout notre violence interétatique, et celle qui lui ressemble, qui diminuent. Elles ne disent pas grand-chose sur l’avenir, sur la cartographie des enjeux et des acteurs violents de demain. Et ces chiffres ignorent d’autres chiffres, comme celui du nombre des réfugiés et déplacés à l’échelle du globe : il est en explosion et signifie bien, lui aussi, quelque chose…
La question n’est donc pas : la guerre, affrontement sanglant entre communautés humaines organisées, va-t-elle mourir ? Mais : quelle forme emprunte-t-elle désormais ? Quels groupes mettra-t-elle demain en mouvement ? Avec quels buts et quels moyens ? Les conflits armés organisés ne feront pas défaut au xxie siècle : notre ignorance ne porte que sur leurs métamorphoses et sur les moyens de les limiter – de les « gérer », comme on dit lorsqu’on n’est pas sous les bombes : moyens politiques, ou moyens techniques, auxquels réfléchit le premier dossier de ce numéro de Politique étrangère.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
Les guerres de demain. Stratégie, technologie, éthique
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesLa frappe dans la profondeur : un nouvel outil pour la compétition stratégique ?
Atteindre la profondeur du dispositif ennemi pour l’affaiblir et faciliter l’obtention d’un résultat opérationnel ou stratégique est un objectif majeur des armées. Quels sont les moyens nécessaires pour mener des frappes dans la profondeur dans un double contexte de haute intensité et de renforcement des défenses adverses ?
Entre ambitions industrielles et contribution à l'OTAN, les défis de la European Sky Shield Initiative
La guerre en Ukraine et la reconnaissance de la Russie comme principale menace pour la sécurité européenne poussent les Alliés à réinvestir dans leur défense sol-air et antibalistique.
Les mots, armes d'une nouvelle guerre ?
Les Mots armes d’une nouvelle guerre rappelle une vérité souvent oubliée : les mots tuent. Ils préparent l’action militaire et lui donnent un sens. Alors que chaque événement retentit désormais dans le monde entier, répercuté de smartphone en smartphone ou d’ordinateur en ordinateur, tout acte de guerre tend à devenir un acte de communication, et inversement. Les états-majors l’ont aujourd’hui bien compris et se saisissent de cette guerre des récits faite d’armes immatérielles pour intimider des ennemis, rassurer ou galvaniser des opinions publiques chauffées à blanc par le flot d’images reçues sur les réseaux sociaux.
Après la mort de Nasrallah, quelle stratégie régionale pour l’Iran ?
Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah, a été tué dans une frappe israélienne à Beyrouth le 27 septembre. La milice et son dirigeant étaient considérés comme le fer de lance de l’Axe de la Résistance, cette coalition de groupes miliciens majoritairement chiites qui sont au coeur de la stratégie régionale de l’Iran.