Rechercher sur Ifri.org

À propos de l'Ifri

Recherches fréquentes

Suggestions

Diplomatie : les choix d'Obama II – Les minerais d'Afrique, entre conflits et développement

Sommaires (présentation du numéro)
|
Date de publication
|
Image de couverture de la publication
Politique étrangère, vol. 78, n° 2, été 2013
Accroche

Les recompositions présentes questionnent une des références les plus traditionnelles des relations internationales : la notion de puissance. L’ère de la puissance totale, qui surplombait les autres acteurs dans la quasi-totalité des facteurs d’affirmation de la force (économiques, militaires, politiques, diplomatiques, culturels, etc.) est sans doute, pour un temps, close. Et l’unipolarité américaine n’aura fait rêver, ou cauchemarder, que dix ans.

Corps analyses

Aux lieu et place d’un système normé, structuré autour de pôles peu nombreux et bien organisés, émerge un monde où des puissances (ces acteurs étatiques qui ont la capacité de projeter leur action politique hors de leur propre espace) cohabiteront en nombre, dans des spécialités, ou des aires géographiques, différentes. Qui pourrait décrire aujourd’hui le monde des puissants dans 30 ans ?

Au cœur de ces interrogations, bien sûr, la puissance américaine – et cette livraison de Politique étrangère consacre un dossier à l’actuelle diplomatie des États-Unis. Cette puissance est certes moins dominante, mais elle demeure éminente et, de toute évidence, une référence. Les échecs irakien et afghan renvoient Washington à une tentation récurrente de rétraction ; mais cette dernière reste relative : le lead from behind demeure un lead. La puissance économique américaine permet toujours aux États-Unis ce qui est interdit à d’autres : par exemple créer à la fois de la croissance et de la dette. Et la dynamique technologique et culturelle du pays le maintient pour longtemps encore dans sa position de phare, de point de repère pour les stratégies des autres acteurs.

Dans ce contexte, deux éléments incitent cependant à s’interroger sur la politique étrangère de Washington : le recours croissant aux sources d’énergie non conventionnelles – qui garantit aux États-Unis une baisse des coûts et une autonomie accrue – et le fameux « pivotement » diplomatico-militaire vers l’Asie. Pourtant, une moindre dépendance vis-à-vis des fournisseurs extérieurs de matières premières n’implique pas un désengagement des États-Unis, par exemple au Moyen-Orient. Le jeu mondial de la puissance américaine n’est pas seulement économique, il implique un lead global : or une région comme le Moyen-Orient, gaz de schiste ou non, va demeurer essentielle pour l’ensemble des ressources de la planète – donc pour les États-Unis, qu’ils s’y approvisionnent ou non. Quant au glissement vers le Pacifique, il est à la fois psychologique et très concret – en matière de déploiements maritimes par exemple. Il correspond tout simplement au changement de distribution de la puissance économique et politique dans le monde ; mais il est pour l’heure beaucoup moins violent que dans les fantasmes de certains Européens.

Le retour d’un certain désir, de la part de Washington, de « lever le pied » en Europe est pourtant bien réel. Même si un retrait américain d’Europe est géopolitiquement impossible, le mouvement actuel confronte les Européens à leur responsabilité dans la gestion de leurs propres affaires, en particulier pour leur défense. Certes, la question tombe à un très mauvais moment, au cœur d’une quasi-course au désarmement menée par l’ensemble des pays du Vieux Continent. Il sera intéressant d’observer, dans les mois qui viennent, l’effet qu’aura sur nos voisins le nouveau Livre blanc français sur la Défense, qui s’efforce de maintenir des capacités militaires sur un spectre large, tout en adoptant une ligne pragmatique sur le futur de la – mal nommée – défense européenne.

***

L’Afrique ne quitte pas notre actualité. Ce numéro revient sur l’intervention militaire française au Mali et se penche plus longuement sur les problèmes miniers de l’Afrique des Grands Lacs. Il est vrai que ce dernier thème permet de déchiffrer nombre de forces et de faiblesses de l’Afrique d’aujourd’hui.

Le continent africain regorge de richesses traditionnelles, mais aussi de minerais essentiels aux technologies contemporaines. Cette richesse, réelle pour partie et potentielle pour l’autre, devrait constituer un élément de développement majeur ; mais il faudrait pour cela que les Africains disposent des moyens politiques et de l’organisation sociale susceptibles de les soustraire à la « malédiction des matières premières ». Les dynamiques de développement sont réelles en Afrique aujourd’hui, mais pas forcément convergentes, et souvent contrebattues par des États censés les soutenir, les dynamiser, les diffuser. Enfin, d’interminables conflits, en particulier autour des Grands Lacs, dissolvent les logiques proprement économiques au cœur de systèmes de partage qui sont des systèmes de pillage. Et les efforts de moralisation de la communauté internationale (via par exemple la « certification » de l’origine des matières premières commercialisées) s’avèrent pour l’heure impuissants, en particulier du fait de l’absence de structures publiques locales pouvant soutenir leur mise en œuvre. […]


Consultez le blog de Politique étrangère

 

Decoration

Contenu disponible en :

ISBN / ISSN

978-2-36567-166-8

Partager

Téléchargez l'analyse complète

Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.

Diplomatie : les choix d'Obama II – Les minerais d'Afrique, entre conflits et développement

Image principale
Afrique subsaharienne
Centre Afrique subsaharienne
Accroche centre

Créé en 2007, le centre Afrique subsaharienne de l’Ifri produit une analyse approfondie du continent africain, de ses dynamiques sécuritaires, géopolitiques, politiques et socio-économiques (en particulier le phénomène d’urbanisation). Le Centre se veut à la fois, via les différentes publications et conférences, un espace de diffusion d’analyses à destination des médias et du public mais aussi un outil d'aide à la décision des acteurs politiques et économiques à l'égard du continent.  

 

 

Le centre produit des analyses pour différents organismes tels que le ministère des Armées, le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’Agence française de développement (AFD) ou encore pour différents soutiens privés. Ses chercheurs  sont régulièrement auditionnés par les commissions parlementaires.

 

 

L’organisation d’événements de divers formats complète la production d’analyses en amenant les différentes sphères de l’espace public (académique, politique, médiatique, économique et société civile) à se rencontrer et à échanger outils d’analyse et visions du continent. Le Centre Afrique subsaharienne accueille régulièrement des responsables politiques de différents pays d’Afrique subsaharienne. 

Image principale

Le dilemme de la relation militaire franco-africaine : réinventer ou tourner la page ?

Date de publication
18 novembre 2024
Accroche

L’origine de la présence et de la coopération militaires en Afrique remonte au pacte tacite de la décolonisation de l’Afrique francophone. Cette coopération a permis la création des armées africaines des anciennes colonies et s’inscrivait dans le projet visant à éviter l’expansion du communisme et à maintenir l’influence de la France dans les pays nouvellement indépendants.

Image principale

L'évolution de la diplomatie des villes en Afrique : impact, potentiel et défis actuels des activités internationales des villes africaines

Date de publication
15 novembre 2024
Accroche

Au cours des dernières décennies, les villes africaines se sont hissées au rang des principaux acteurs de l’évolution de la diplomatie des villes. En effet, les municipalités du continent ne se sont pas seulement adaptées aux nouvelles tendances de la coopération internationale. Elles ont façonné l’approche actuelle du partenariat où les autorités locales du monde entier travaillent ensemble pour relever des défis urbains communs tels que le changement climatique, la migration et la justice sociale.

Image principale

La Haute Autorité à la consolidation de la paix (HACP) au Niger 2011-2023. Placer l’État au cœur de la prévention et de la gestion des conflits

Date de publication
06 novembre 2024
Accroche

Comme les autres pays sahéliens, le Niger est touché par le terrorisme depuis maintenant presque deux décennies. Ce phénomène a mis en lumière à la fois les limites des appareils sécuritaires de ces pays mais également, de manière plus profonde, leur incapacité à offrir une stabilité aux populations de certaines parties de leur territoire. D’une certaine manière ces « insurrections djihadisées » s’inscrivent dans la continuité de groupes qui, régulièrement prennent les armes contre les États centraux.

Image principale

Le président spirituel du Kenya et la création d'une nouvelle république : William-Ruto, les évangéliques du Kenya et les mobilisations religieuses dans la politique électorale africaine

Date de publication
23 octobre 2024
Accroche

Au cours des deux dernières décennies, un nouveau paradigme est apparu en Afrique de l’Est et dans la Corne de l’Afrique : l’influence croissante des églises évangéliques et de leurs dirigeants dans les dynamiques électorales. La croissance numérique et démographique de ces mouvements religieux semble aller de pair avec leur rôle de plus en plus marqué dans la vie politique de ces deux régions, une présence qui a un impact sur les processus électoraux, mais aussi sur les sociétés et les formes que prend la gouvernance.

Comment citer cette étude ?

Image de couverture de la publication
Politique étrangère, vol. 78, n° 2, été 2013
Diplomatie : les choix d'Obama II – Les minerais d'Afrique, entre conflits et développement, de L'Ifri par
Copier
Image de couverture de la publication
Politique étrangère, vol. 78, n° 2, été 2013

Diplomatie : les choix d'Obama II – Les minerais d'Afrique, entre conflits et développement