La guerre en Ukraine
Isabelle Lasserre à propos de la guerre en Ukraine. Avec les invités Thomas Gomart (directeur du développement stratégique de l'IFRI), Thornike Gordadze et François Heisbourg (conseiller spécial à la Fondation pour la Recherche Stratégique), elle tentera un décryptage de la situation politique et militaire en Ukraine.
"D'un conflit masqué à une guerre ouverte"
Tatiana Kastouéva-Jean est responsable du Centre Russie-nouveaux États indépendants à l'Institut français des relations internationales (Ifri). Selon elle, Vladimir Poutine ne peut plus annexer l'est de l'Ukraine : il cherche maintenant à affaiblir le gouvernement.
"Poutine pourrait passer d'une guerre cagoulée à une guerre ouverte"
Comment expliquez vous les difficultés de l'Ukraine à reprendre le contrôle des zones détenues par les séparatistes ?
Il y a deux dynamiques contradictoires à l'oeuvre qui épaississent le brouillard de la guerre. D'un côté, vous avez une volonté affichée par Kiev de reprendre la partie orientale du pays au prix d'une mobilisation de ses forces conventionnelles en essayant de limiter les pertes civiles. Ce qui explique que cette reconquête se fasse avec une certaine lenteur. De l'autre, la résistance des séparatistes qui se traduit par des accrochages de plus en plus violents et une dégradation rapide de la situation humanitaire.
Fallait-il vendre le Mistral à la Russie ?
Il fait 200 mètres de long pour 32 mètres de large. Les faits remontent à 2011, Paris et Moscou signent un contrat à plus d’un milliard d’euros.
Trois ans, l’annexion de la Crimée et le crash d’avion de la Malaysia Airlines plus tard, embarras dans les milieux politiques et militaires français: et si le bâtiment devenait le Cheval de Troie de l’armée russe ? Et si nous étions en train de lui fournir de quoi attaquer un pays voisin ? Trop tard pour le premier Mistral, le Vladivostok, sur le point d’être livré ; le Sébastopol en revanche attend toujours de connaître son sort dans les chantiers navals de St Nazaire.
Mais les états d’âme ne sont pas prévus dans le contrat, et la Russie n’entend pas se laisser faire « Soit vous respectez votre engagement, soit vous rendez l’argent » disent en substance les autorités russes, Quant à la France, elle est quelque peu gênée aux entournures, pressée par ses voisins d’annuler la transaction.
A-t-on fait une grosse erreur en 2011, peut-on revenir en arrière, et le doit-on ? Fallait-il vendre le Mistral à la Russie ?
La Russie face au monde
La Russie face au monde : sous les sanctions et les menaces, quelles visions stratégiques sont-elles à l'oeuvre ?
Avec : Céline Bayou, chargée de cours à l'INALCO; Thomas Gomart, directeur du développement stratégique à l'IFRI; Arnaud Dubien, directeur de l'observatoire franco-russe à Moscou.
La Russie menace les Occidentaux de représailles
L'Union européenne « mène une politique antirusse dictée par Washington » et a pris des sanctions qui provoqueront « inéluctablement une hausse des prix de l'énergie en Europe ». La réaction du ministère russe des affaires étrangères ne s'est pas faite attendre hier, après l'adoption de sanctions économiques sectorielles par les Vingt Huit (Les Echos d'hier), visant à dissuader Vladimir Poutine de continuer à déstabiliser l'Ukraine orientale. Moscou a ajouté, sans autre précision, que ces sanctions « destructrices et à courte vue » auront aussi des conséquences « sérieuses » et « très concrètes » pour Washington.
L'Union européenne prend le risque d'une guerre commerciale avec la Russie
Le crash du vol MH17 dans l’est de l’Ukraine a sonné le réveil des Européens, qui se sont résolus à adopter de lourdes sanctions sectorielles contre la Russie.
Ces décisions font monter la tension avec Moscou, qui pourrait prendre des mesures de rétorsion. Mais les Européens, comme la chancelière allemande Angela Merkel ont estimé que ces sanctions étaient devenues « inévitables ».
Quel sera l'impact des sanctions occidentales contre la Russie?
Après avoir durçi le ton la semaine dernière, l’Union européenne a annoncé de nouvelles sanctions contre la Russie. Quelles sont-elles ?
Après avoir procédé à des sanctions symboliques – dont la suspension de la participation de la Russie au G8 -, des sanctions très ciblées et personnelles dirigées contre les personnes que l’Occident jugeait responsables de la situation en Ukraine et de l’annexion de la Crimée, l’Union européenne est finalement passé au troisième train des sanctions contre la Russie.
Sanctions européennes contre la Russie : "Poutine n'aime pas perdre"
Interview. Avec les Etats-Unis, l'Union Européenne a adopté de nouvelles sanctions contre Moscou en raison de son implication dans la guerre en Ukraine. Quelles conséquences ces mesures économiques auront-elles? Tatiana Kastouéva-Jean, responsable du centre Russie-NEI à l'Ifri, estime qu'elles sont à double tranchant.
"La Russie conçoit sa politique en termes de rapport de force"
Les sanctions ciblées décidées jusqu’ici par les Etats-Unis et l’UE à l’encontre de la Russie ont-elles eu des effets ?
- Oui et non. Oui au regard de la fuite des capitaux, estimée pour le premier semestre 2014 à plus de 75 milliards de dollars [56 milliards d’euros, ndlr], soit plus du double par rapport à la même période 2013. Cela traduit une incontestable fébrilité des milieux économiques russes. Non, au regard du discours politique qui se durcit, comme si le Kremlin se préparait à une crise de longue durée avec l’Occident.
Les relations de la France avec la Russie après les élections
В воскресенье во Франции пройдет первый тур президентских выборов. О том, как их результаты могут сказаться на отношениях с Россией, корреспонденту “Ъ” ГАЛИНЕ ДУДИНОЙ рассказал директор французского Центра по России, вице-президент по стратегическому развитию Французского института международных отношений (IFRI) ТОМА ГОМАР.
Poutine-Assad, l'axe d'avant
Les liens tissés depuis plus de quarante ans entre Moscou et Damas ont permis jusqu’ici au régime syrien d’échapper à une intervention militaire extérieure sous mandat des Nations Unies. Moscou n’a jamais ouvertement remis en cause le partenariat stratégique noué avec Damas dès 1970. Certains plaçaient leurs espoirs dans l’après-élection présidentielle russe. Réélu, Vladimir Poutine serait plus regardant sur les atrocités commises par l’armée syrienne. C’était mal le connaître.
Syrie: un infléchissement de Moscou?
La position de Moscou sur la Syrie est-elle en train de s'infléchir? Dimanche à Moscou, Dmitri Medvedev a approuvé la mission de Kofi Annan, l'émissaire de l'Onu et de la Ligue arabe en Syrie. La semaine dernière, le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a laissé entendre que "personne n'invitera le président Bachar Al-Assad [à venir se réfugier en Russie]", tout en critiquant les "nombreuses erreurs" des dirigeants syriens, qui auraient réagi "de façon inappropriée aux manifestations pacifiques".
Syrie: pourquoi ce soutien jusqu'au-boutiste de la Russie?
Lundi 12 mars, la Russie, par l'intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères, a renouvelé son appel à la fin des violences en Syrie "d'où qu'elles viennent". Sergueï Lavrov a, par ailleurs, assuré de son soutien la mission de l'envoyé de l'ONU et de la Ligue arabe en Syrie, Kofi Annan, qui se trouvait à Damas samedi dernier. Le même jour, Russes et Arabes avaient cosigné une déclaration en cinq points : "mettre un terme à la violence en Syrie indépendamment de son origine", créer un mécanisme de contrôle d'une possible transition, organiser l'acheminement de l'aide humanitaire, soutenir la mission de Kofi Annan. Dernier élément: rappel du principe de "non-ingérence" dans les affaires syriennes.
"La situation de l'UE entraîne une inversion des relations avec la Russie"
Après la victoire controversée de Vladimir Poutine et les discrètes félicitations de certains dirigeants européens, Thomas Gomart, spécialiste de la Russie à l’IFRI, analyse les futurs rapports entre l’UE et la Fédération.
Catherine Ashton, la Haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères, a soigneusement choisi ses mots pour réagir à la victoire de Vladimir Poutine, tandis que José Manuel Barroso et Herman Von Rompuy sont tous deux restés silencieux. Pensez-vous que le retour de M. Poutine va modifier les relations entre l’Union Européenne et la Russie ?
Russia to Remain at Top of Political Agenda
Which country can Russia consider as a partner and a friend, if such country exists?
- It’s an uneasy question to be honest, given the fact that the main driver of Russian foreign policy is to maintain its strategic solitude. I think that Russian diplomacy is very active in different parts of the world and try to set up some good relations with many countries.
Malgré ses ambitions, la diplomatie russe reste sur la défensive
Montrer ses muscles. Dans deux articles publiés ce mois-ci, le Premier ministre Vladimir Poutine a redéfini les grandes lignes de la politique étrangère russe. En promettant d’investir l’équivalent de 590 milliards d’euros dans le complexe militaro-industriel, il cherche à replacer la Russie au centre de la diplomatie mondiale.
The "Arab Spring" has contributed to somewhat strain ties between Moscow and Ankara
Will there be a significant change of policy, in Russia itself and in its foreign affairs, during Putin's third term as president?
- For the past two months, Putin has published a series of seven pre-electoral articles in Russian newspapers. Each of these focus on a particular area of Russia's policy - its social, economic, defense policy, its external relations, etc.
Défense russe : "Poutine surfe sur une vague anti-américaine"
A deux semaines de la présidentielle russe, le Premier ministre et candidat à un nouveau mandat, Vladimir Poutine, a publié dans le journal officiel "Rossiïskaia Gazeta" une tribune très offensive sur la politique de Défense russe qu'il désire mettre en place. Un texte aux sonorités de guerre froide, qui renvoie à l'idée de grandeur de la Russie et de toute puissance.
Faut-il intervenir en Syrie ?
Le blocage de la diplomatie russe au Conseil de sécurité des Nations unies sur l’adoption d’une résolution ouvrant la voie à une solution sur la crise en Syrie fait l’objet de vives critiques internationales. Les raisons qui poussent la Russie à faire preuve d’une telle intransigeance sur la Syrie ont déjà été maintes fois exposées.
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