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Poutine : "La Russie soutient la trêve"

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L’accord de cessez-le-feu conclu mardi entre l’Ukraine et les États-Unis attend toujours l’aval russe alors que sur le front, la trêve semble encore loin, notamment dans la région russe de Koursk, en partie envahie par l’armée ukrainiens depuis août 2024 et que les Russes sont en train de reprendre. C’est dans ce territoire frontalier de l’Ukraine que Vladimir Poutine a effectué une rare visite sur le terrain mercredi soir.

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Laurence Nardon, C dans l'air, mars 2025
Laurence Nardon, invitée de "C dans l'air" sur France TV, mars 2025
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« Cette guerre civilisationnelle très réactionnaire portée par le régime de Poutine depuis des années est aujourd’hui rejointe par l’administration Trump. Quand Poutine tend la main à Trump c’est aussi parce qu’une internationale réactionnaire se met en place, » explique Laurence Nardon.

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Vêtu d’un uniforme militaire, il a ordonné à ses troupes de "libérer complètement" la région Koursk et de poursuivre les opérations en territoire ukrainien. Il a également demandé que les soldats ukrainiens capturés soient "traités comme des terroristes". Le chef d’Etat russe qui est resté silencieux sur la proposition d’un cessez-le-feu de 30 jours devrait s’exprimer aujourd’hui à l’occasion d’une conférence de presse prévue dans la foulée de sa rencontre avec son homologue biélorusse. Mais en fin de matinée, son conseiller diplomatique a déjà indiqué qu’un cessez-le-feu donnerait "un répit" à l'armée ukrainienne et qu’il n’est "pas propice" à un règlement "durable" du conflit. La Russie a également averti qu’elle considérerait l'envoi de soldats de la paix européens en Ukraine comme un "conflit armé direct" avec Moscou. 
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé ce jeudi l'absence de réponse russe à la proposition américaine de trêve de 30 jours en Ukraine, accusant Moscou de chercher à "prolonger la guerre". "Nous espérons que la pression des États-Unis" permettra de "contraindre la Russie à mettre fin à la guerre", a-t-il ajouté.

Des négociateurs américains ont décollé mercredi pour la Russie en vue d’obtenir un feu vert à la proposition d’un cessez-le-feu. De son côté Donald Trump a dit espérer que Vladimir Poutine acceptera un cessez-le-feu et menacé le Kremlin de représailles économiques en cas de refus. « Sur le plan financier, je peux faire des choses qui seraient très mauvaises pour la Russie. Je ne veux pas faire ça parce que je veux la paix", a-t-il ainsi lancé, laissant planer le doute sur ses pensées exactes. Le président américain devrait s'entretenir dans la semaine avec le maître du Kremlin.

D’ici là, Donald Trump poursuit sa guerre commerciale, avec l’entrée en vigueur d’une taxe de 25 % sur les importations d’acier et l’aluminium, avant toute une série d‘autres produits taxés à partir du 1er avril.  L’Europe dans la foulée a annoncé hier la riposte et Donald Trump a menacé de répondre à la décision de Bruxelles en taxant de 200 % le champagne et les vins français et européens. Un jeu de ping-pong qui fait reculer la Bourse de Paris ce jeudi et déstabilise Wall Street depuis dimanche. 
Optimistes après l’élection, les marchés redoutent désormais l’impact d’une guerre commerciale menée par le président américain. Inquiets, les investisseurs craignent les conséquences de sa politique économique alors que se multiplient les signaux d’alerte. Ainsi les dépenses de consommation des ménages américains ont baissé en janvier 2025, la bourse connaît une dégringolade, en particulier chez certaines places fortes comme Tesla. Le chômage a connu une hausse en février et la prévision de croissance américaine pour le premier trimestre 2025 est désormais de - 1,5 %.

Parallèlement, ces derniers jours, les témoignages de salariés fédéraux licenciés quelques mois après avoir déposé un bulletin au nom du candidat républicain dans les urnes se multiplient dans les médias américains et sur les réseaux sociaux. En un mois, ce sont plus de 60 000 Américains qui ont dû précipitamment faire leurs cartons, victimes inattendues des brutales coupes budgétaires opérées par Elon Musk et ses équipes. Et c’est loin d’être terminé. Le ministère américain de l’Éducation, que Donald Trump entend supprimer, a annoncé le licenciement de près de la moitié de son personnel avant son démantèlement complet, alors que 23 postes, dont celui de la scientifique en chef, vont être supprimés à la Nasa.

Au-delà de réduire drastiquement le nombre de ses fonctionnaires, Donald Trump s'en prend aussi aux scientifiques et à la recherche. Une politique qui passe par le licenciement de nombreux chercheurs, la réduction des budgets mais aussi par la suppression de très nombreuses données et de très nombreux travaux. Des milliers de pages web sur un certain nombre de sites d'agences fédérales ont été supprimées de façon assez systématique car elles contenaient des termes désormais interdits, qu'on ne peut plus utiliser à la fois dans la communication mais également dans la recherche. "Équité", "femme", "trauma", "inégalité", "injustices", "racisme", "pollution" sont tous autant de termes qui désormais posent problème à l'administration de Donald Trump. Des photos sont également effacées par l’armée américaine. D’après une enquête de l’Associated Press, au moins vingt-six mille photos des archives numériques du Pentagone devraient être supprimées pour gommer toute référence aux programmes favorisant "diversité, équité et inclusion".

Les experts :

- Anthony Bellanger - Éditorialiste - Franceinfo TV, spécialiste des questions internationales
- Dominique Moïsi - Géopolitologue - conseiller spécial de l’Institut Montaigne
- Sylvie Matelly - Économiste - Directrice de l’Institut Jacques Delors
- Laurence Nardon - Directrice du Programme Amériques de l’Ifri, Institut français des relations internationales
- Alain Marty (en Duplex) - Président du wine business club

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Caroline Roux, Axel de Tarlé

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C dans l'air

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Laurence NARDON

Laurence NARDON

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Responsable du Programme Amériques de l'Ifri

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Laurence Nardon, invitée de "C dans l'air" sur France TV, mars 2025