Internet en Russie : une forte croissance
Depuis 2008, le numérique est pleinement associé à la politique de « modernisation » voulue par Dmitri Medvedev. Avant tout, internet est considèré par les autorités comme un levier substantiel pour porter la croissance et la diversification de l'économie russe L'objectif est double: d'une part, rendre la Russie moins dépendante de la rente énergetique, dont l'Etat féderal extrait près de la moitié de ses revenus. D'autre part, faire d'internet un « produit » russe, en d'autres termes, ne plus le considérer comme une importation occidentale pour des raisons de prestige, de sécurité nationale et de rattrapage technologique.
Le Kremlin cible les réseaux sociaux
Trois mois après la réélection de Vladimir Poutine à la tête de l’Etat russe, le Kremlin multiplie les pressions sur les manifestations de protestation. Mercredi 6 juin, lors d'une manifestation "Occupy Khimki" aux portes de Moscou, 6 militants ont été arrêtés dont Evguenia Chirikova, leader du mouvement.
Le Kremlin a aussi récemment pris pour cible des sites internet « étrangers », accusés de fomenter les manifestations contre le pouvoir. Les mots du conseiller à la sécurité du Président russe, Nikolaï Patrouchev, sont très clairs. « Profitant de la liberté d’internet dans notre pays, les sites étrangers propagent des rumeurs politiques et appellent à des manifestations non autorisées ». Et il ajoute : « la blogosphère russe est également sujette à des influences extérieures qui visent à créer et à entretenir des tensions constantes au sein de la société ».
Pourquoi cette attaque en règle contre internet, maintenant ?
L’analyse d’un spécialiste du sujet, Julien Nocetti, chercheur associé à l’Ifri (Institut français des relations internationales).
Syrie : la Russie a-t-elle vraiment la clé de la sortie de secours ?
La Syrie est l'un des plats principaux du dîner entre François Hollande et Vladimir Poutine. Pensez-vous que le président français puisse infléchir le soutien sans faille du président russe à Bachar al-Assad ?
- Faire changer d'avis Poutine est assez illusoire, compte-tenu du personnage et de la continuité remarquable de la position russe sur le dossier syrien. Je le vois mal changer.
Poutine-Assad, l'axe d'avant
Les liens tissés depuis plus de quarante ans entre Moscou et Damas ont permis jusqu’ici au régime syrien d’échapper à une intervention militaire extérieure sous mandat des Nations Unies. Moscou n’a jamais ouvertement remis en cause le partenariat stratégique noué avec Damas dès 1970. Certains plaçaient leurs espoirs dans l’après-élection présidentielle russe. Réélu, Vladimir Poutine serait plus regardant sur les atrocités commises par l’armée syrienne. C’était mal le connaître.
Syrie: un infléchissement de Moscou?
La position de Moscou sur la Syrie est-elle en train de s'infléchir? Dimanche à Moscou, Dmitri Medvedev a approuvé la mission de Kofi Annan, l'émissaire de l'Onu et de la Ligue arabe en Syrie. La semaine dernière, le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a laissé entendre que "personne n'invitera le président Bachar Al-Assad [à venir se réfugier en Russie]", tout en critiquant les "nombreuses erreurs" des dirigeants syriens, qui auraient réagi "de façon inappropriée aux manifestations pacifiques".
Syrie: pourquoi ce soutien jusqu'au-boutiste de la Russie?
Lundi 12 mars, la Russie, par l'intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères, a renouvelé son appel à la fin des violences en Syrie "d'où qu'elles viennent". Sergueï Lavrov a, par ailleurs, assuré de son soutien la mission de l'envoyé de l'ONU et de la Ligue arabe en Syrie, Kofi Annan, qui se trouvait à Damas samedi dernier. Le même jour, Russes et Arabes avaient cosigné une déclaration en cinq points : "mettre un terme à la violence en Syrie indépendamment de son origine", créer un mécanisme de contrôle d'une possible transition, organiser l'acheminement de l'aide humanitaire, soutenir la mission de Kofi Annan. Dernier élément: rappel du principe de "non-ingérence" dans les affaires syriennes.
Russie/Internet: le web fait entendre sa voix
Les dernières élections législatives en Russie, le 4 décembre dernier, et les élections présidentielles russes qui ont eu lieu ce dimanche 4 mars ont vu la montée en puissance du web comme outil de contestation du pouvoir. Le blogueur Alexeï Navalny, l’un des principaux opposants au pouvoir en place, en est la figure la plus emblématique.
Présidentielle en Russie
Au lendemain de son élection à la tête de la Russie pour un nouveau mandat de six ans reconductible, Vladimir Poutine doit déjà faire face à une forte contestation. Selon Julien Nocetti, chercheur associé au Centre Russie de l'Institut français des relations internationales, il va également devoir adapter son style présidentiel dans un pays en pleine mutation, qui aspire à pouvoir s’exprimer librement et à faire respecter ses droits.
Le Web russe, "soupape d'évacuation"
Interview. Acteur de la contestation et enjeu de la campagne présidentielle, Internet est à la fois toléré et contrôlé par le pouvoir, qui l'investit à sa manière, selon Julien Nocetti, chercheur à l'Ifri.
La révolte 2.0. en Russie est-elle irréaliste ?
Le online est passé offline" : voilà comment Véronika Dorman, journaliste à Moscou, décrit le passage des revendications démocratiques de la toile à la rue. Les réseaux sociaux sont, depuis la révolution verte, en Iran, devenus les vecteurs phares des citoyens désireux de s’unir et de s’organiser. Les révolutions arabes ont fait de certains bloggeurs des "stars", à l’image de Lina Ben Mhenni, jeune Tunisienne de 27 ans, sérieusement pressentie pour le prix Nobel de la Paix 2011.
En Russie, le bloggeur Alexey Navalny est considéré comme celui qui a mis le feu aux poudres en traitant publiquement Russie Unie du parti des "voleurs et des escrocs".
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