Leçons de la crise burundaise : les ratés du peacebuilding démocratique
Après une phase de contestation non violente du pouvoir d’avril à juillet 2015, le Burundi est entré, depuis la réélection du président Nkurunziza le 27 juillet, dans une phase de confrontation armée qui se poursuit encore à ce jour. Si pour le moment la basse intensité de ce conflit conduit à minimiser sa dangerosité, une escalade avec des effets déstabilisateurs dans la sous-région n’est pas à exclure. En effet, l’enlisement dans la violence radicalise les positions et ravive les démons du temps de la guerre ethnique.
Burundi : défaire la paix
Depuis 1962, année de son indépendance, le Burundi a connu plusieurs épisodes de guerre civile. La dernière en date a pris fin en 2000 grâce à l’accord d’Arusha mais la stabilité et la paix consécutives à ce dernier ont été remises en cause avec l’annonce de la candidature du président Pierre Nkurunziza le 25 avril 2015.
Burundi: le maillon faible de l'équilibre post-Rwanda ?
Situation très incertaine au Burundi. L’ancien chef des renseignements du pays assure avoir démis le président sortant de ses fonctions. Ce dernier se trouve en Tanzanie, pour un sommet régional justement consacré à la situation burundaise. Depuis que Pierre Nkurunziza a annoncé vouloir briguer un 3e mandat de chef d’Etat, le pays est soumis à des violences. Va-t-on vers un embrasement généralisé ?
Invité(s) :
Christine Deslaurier, chargée de recherche à l'Institut de recherche pour le développement (IRD), spécialiste de la sociohistoire des institutions armées au Burundi
Thierry Vircoulon, chercheur associé à l'IFRI, directeur du programme Afrique centrale d'International Crisis Group.
Sonia Rolley, journaliste, grand reporter pour RFI et Libération
Pierre Benetti, journaliste à Libération, correspondant au Burundi
Burundi. À l’approche des élections, pourquoi l’embrasement est-il craint ?
Tout porte à croire qu’une nouvelle phase de guerre civile va embraser le pays, après celle de 1993 à 2006. Les affrontements ethniques sont chroniques (80 % de Hutus, 15 % de Tutsis peut-être), sans parler des radicalisations politiques. Le président Nkurunziza brigue un troisième mandat, dans ce pays grand comme cinq départements français (10 millions d’habitants), dans des conditions juridiques fort douteuses. Des communales et législatives le 26 mai, une présidentielle le 26 juin.
Invité :
Thierry Vircoulon, chercheur associé à l'IFRI, directeur du programme Afrique centrale d'International Crisis Group.
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