Tchad : de Déby à Déby. Les recettes d’une succession dynastique réussie (2021-2024)

Comme au Togo et au Gabon, la transition qui a eu lieu au Tchad de 2021 à 2024 a abouti à une succession dynastique. Mahamat Idriss Déby a succédé à son père Idriss Déby Itno, qui fut président du Tchad de 1996 à 2021. Alors que la majorité des Tchadiens espéraient une alternance et un changement de gouvernance, le « système Déby » est parvenu à se maintenir.

Cette étude décrypte la stratégie de cette transition-succession, qui a consisté à :
- faire croire à la possibilité d’un changement sans alternance en insistant sur l’âge du nouveau président et en initiant de nouvelles orientations politiques ;
- consolider les piliers traditionnels du pouvoir ;
- intimider par la force l’opposition et profiter de ses divisions ;
- confisquer institutionnellement l’organisation du référendum constitutionnel et des élections ainsi que la rédaction des textes fondateurs de la nouvelle République.
Cette stratégie a été d’autant plus efficace que, dans le contexte géopolitique de nouvelle guerre froide, il n’y a plus aucun acteur international (même au niveau continental et régional) capable de s’imposer comme l’arbitre ou le garant des transitions politiques. Cette nouvelle situation géopolitique a laissé une liberté de manœuvre quasi totale au pouvoir tchadien pour appliquer son plan de succession et s’imposer par des élections aux résultats peu crédibles.
Si la transition de 1993-1996 avait acté le passage du régime de Hissène Habré à celui de Idriss Déby, la transition de 2021-2024 a acté la succession de Déby à Déby.
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