La réforme du secteur de sécurité, entre bureaucraties et stratégie
L’idée d’une réforme du secteur de la sécurité (RSS) est née et s’est développée au cours des années 1990 comme réponse à des problèmes touchant principalement les pays en sortie de conflit : la faiblesse des nouveaux régimes ; les relations conflictuelles entre pouvoirs civil et militaire ; l’imprécision des missions dévolues à l’armée, à la police et à la justice ; et la tension entre stabilisation et établissement d’un Etat de droit.
L’origine bureaucratique du concept, issu de trois traditions institutionnelles (développement, coopération militaire et promotion de la démocratie), en a fait un outil au périmètre variable, marqué par un décalage entre aspiration holistique et réalisation fragmentaire. Sa mise en œuvre dans le cadre de conflits variés (Sierra Leone, RDC, Afghanistan...) a souvent abouti à des demi-succès, voire à des échecs. Sur cette base, l’auteur avance ici qu’une RSS réussie doit procéder d’un projet stratégique dont puisse se saisir l’Etat concerné, prenant en compte les réalités locales. Cette vision doit s’incarner dans une politique des moyens n’ignorant ni le fonctionnement réel des institutions, ni la compétition entre les forces en place. Si une certaine souplesse est nécessaire dans la mise en œuvre, notamment dans le cadencement des réformes, l’auteur insiste sur l’importance des mécanismes de sanction et de valorisation de l’efficacité du système, susceptibles de permettre l’établissement d’un secteur de la sécurité légitime et crédible.
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