La masse dans les armées françaises : un défi pour la haute intensité

Depuis 1990, les armées françaises n’ont eu de cesse de financer leur modernisation par la réduction des effectifs et du nombre de plateformes.

De plus en plus sophistiquées, elles n’en n’ont pas moins perdu en masse. Si jusqu’alors ce phénomène n’avait que peu de conséquences sur l’aptitude à emporter la décision, le retour de la compétition stratégique entre grandes puissances et la perspective d’engagements de haute intensité remettent en question l’arbitrage actuel entre quantité et qualité.
Alors que le format de la Marine nationale paraît taillé au plus juste, le double besoin de progressivité de la réponse et de concentration rapide des efforts au point décisif introduit l’impératif de masse. Il en va de même pour l’armée de Terre, où la perspective d’une confrontation face à un adversaire symétrique, capable de mobiliser des moyens à létalité équivalente voire supérieure, pose la question de la quantité d’hommes et d’équipements. Le retour de l’attrition dans un environnement aérien contesté et non-permissif exacerbe aussi le besoin de masse dans l’armée de l’Air et de l’Espace, à l’heure où sa structure de force est déjà fragilisée.
Les implications capacitaires de l’hypothèse d’engagement majeur invitent ainsi à repenser en partie le format des armées et la place de la masse dans la génération de la puissance militaire. Suivant les enjeux propres à chaque armée, les officiers d’active insérés comme chercheurs à l’Institut français des relations internationales se proposent ici de porter un regard décentré sur une question fondamentale, qui avait depuis trop longtemps fait figure d’impensé dans la réflexion stratégique française.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
La masse dans les armées françaises : un défi pour la haute intensité
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesTransformation de l’armée de Terre. Que signifie la réorganisation « vers une armée de Terre de combat » ?
En juillet 2023, le général d’armée Pierre Schill, chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT), a lancé une transformation des forces terrestres françaises intitulée « Vers une armée de Terre de combat ».
L’évolution de la dissuasion élargie américaine en Asie du Nord-Est : vers une perte de crédibilité ?
Partenaires de longue date des États-Unis en Asie, le Japon et la Corée du Sud bénéficient tous les deux de la dissuasion élargie américaine : en cas d’attaque de grande ampleur sur l’un de ces États, Washington s’engage à leur venir en aide et à répliquer contre l’adversaire.
Pologne, première armée d'Europe en 2035 ? Perspectives et limites d'un réarmement
Cette étude cherche à éclairer le public français sur l’évolution de la politique de sécurité et de défense de la Pologne depuis la fin de la guerre froide, puis à évaluer l’importance et la crédibilité du renforcement capacitaire amorcé en 2022, avant de proposer une série de recommandations sur l’évolution de la coopération franco-polonaise.
L’avenir de la supériorité aérienne. Maîtriser le ciel en haute intensité
La supériorité aérienne, concept clé dans l’art de la guerre occidental, définit le degré de maîtrise de l’air dans un conflit armé. Condition nécessaire mais non suffisante à la victoire militaire, elle permet de concentrer les efforts aériens au profit des autres objectifs stratégiques et de prémunir les autres armées d’une attrition insupportable. Elle s’obtient par un emploi offensif de la puissance aérienne dans un effort interarmées, afin de neutraliser la puissance aérienne adverse.