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Intérêt national et terrorisme : la France face à Daech

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A la veille de l'élection présidentielle de 2017, la menace terroriste est particulièrement élevée en France. Ce texte examine l'évolution de la menace et de la réponse étatique au cours des dernières années.
 

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L’intérêt national et le terrorisme ont pour point commun d’être des notions aux contours flous. Hans Morgenthau estimait que l’intérêt national est, en matière de politique étrangère, le « seul principe d’action » valable. Raymond Aron était sceptique à l’égard de cette assertion. Il considérait le concept d’intérêt national comme « équivoque » et affirmait que les réalistes étaient « prisonniers d’une illusion ». Ce débat, en apparence théorique, a des implications concrètes. En 1969, par exemple, Hans Morgenthau et Henry Kissinger se sont opposés : le premier pensait que l’engagement des Etats-Unis dans la guerre du Vietnam était contraire à l’intérêt national américain ; le second affirmait l’inverse. A l’évidence, l’intérêt national n’est pas une donnée objective, sauf peut-être pour ce qui est de la survie de la nation.

Le terrorisme n’est pas non plus simple à définir. Ce terme revêt une charge négative qui l’amène souvent à être rejeté par ceux qui le pratiquent. Ces derniers préfèrent des qualificatifs plus nobles : résistants, freedom fighters, guérilléros, moudjahidines, etc. Autrement dit, les terroristes des uns sont les résistants des autres. L’universitaire Alex P. Schmid a analysé plusieurs dizaines de définitions du terrorisme. Il a ensuite tenté d’établir une « définition académique consensuelle » qui comporte douze points. En France, nombre de textes de droit lient les concepts de terrorisme et d’intérêt national. Par exemple, la loi sur le renseignement du 24 juillet 2015 présente la prévention du terrorisme comme un des intérêts fondamentaux de la nation. Le terrorisme lui-même n’est cependant pas défini dans le code pénal. Il est décrit de « manière circulaire » par une liste d’infractions (atteintes volontaires à la vie, détournements d’aéronefs, etc.) qui « constituent des actes de terrorisme, lorsqu’elles sont intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle ayant pour but de troubler l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ».  

Plutôt que de raisonner in abstracto, il paraît plus pertinent d’aborder la relation entre terrorisme et intérêt national de manière pratique. Le 13 novembre 2015, la France a été frappée par les attentats les plus meurtriers de son histoire. Ces attaques ont rapidement été revendiquées par l’ « Etat islamique » (EI), une organisation considérée comme terroriste non seulement par les Etats occidentaux mais aussi par la Russie, la Chine, l’Iran, l’Arabie saoudite et des dizaines d’autres pays. L’hypothèse centrale développée dans la présente contribution est que l’EI cherche non seulement à attaquer les intérêts de la France mais, de surcroît, à saper les fondements de notre nation. Après avoir étayé cette hypothèse, les mesures prises par le gouvernement pour lutter contre la menace terroriste seront exposées. Enfin, une réflexion sera conduite sur la pertinence de la « guerre contre le terrorisme » à la française.

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Marc HECKER

Marc HECKER

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Directeur adjoint de l'Ifri, rédacteur en chef de Politique étrangère et chercheur au Centre des études de sécurité de l'Ifri

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Un soldat contemplant un coucher de soleil sur un véhicule blindé de combat d’infanterie
Centre des études de sécurité
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Intérêt national et terrorisme : la France face à Daech, de L'Ifri par
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