Trump a vraiment cru qu'il pouvait rapidement obtenir un deal, ce qui ne s'est pas produit parce qu'il n'a pas compris ni le rapport de force, ni les enjeux, ni la Russie. C'est ce qu'a montré ses propositions de paix en décembre. Les Russes les ont retoquées. Et effectivement, comme l'explique Sylvie Bermann, Zelensky et la partie ukrainienne ne seront pas au premier rang des négociations pour l'instant. Et il faut rappeler que c'est une condition du Kremlin : pour Poutine, il est hors de question de négocier avec Zelensky, dont il estime qu'il n'est pas légitime.

Que veut Donald Trump ? Il veut une paix rapide. Que veut Vladimir Poutine ? Il veut soumettre, vassaliser l'Ukraine. Ce qui se traduirait par une finlandisation, c'est-à-dire une non-adhésion à l'OTAN, une démilitarisation de l'Ukraine, donc une réduction drastique de son armée, et par la reconnaissance ou l'acceptation de facto des territoires annexés, et puis d'autres conditions. Mais ça, c'est déjà le prérequis avant même de négocier.

Démanteler l'OTAN est l'un des grands objectifs soviétiques puis russes : l'OTAN étant le principal obstacle à l'influence russe en Europe. D'autres objectifs étant de déconnecter les Etats-Unis de l'Europe et répandre son influence dans l'espace post-soviétique et en Europe orientale. (...) Soit Trump aide Poutine à atteindre ses objectifs maximalistes en Ukraine et en Europe orientale, à l'échelle européenne, soit les négociations échoueront.