Ramses 2025. Entre puissances et impuissance
Jamais on n’a décompté autant de puissances pouvant, dans leur espace de jeu, dérégler les équilibres internationaux ; jamais les puissances dominantes n’ont semblé aussi impuissantes à parer à la fragmentation du monde.
Au Moyen-Orient, la recomposition annoncée depuis des décennies paraît plus lointaine que jamais dans l’enchevêtrement des combats et des influences : États-Unis, Iran, Arabie saoudite, Égypte, Turquie, voire Russie, Chine ou Européens – qui pourrait peser assez pour aider à résoudre un problème israélo-palestinien de retour, dans le sang, au premier rang de l’actualité ? Qui pourrait aider à redessiner les équilibres pour une paix régionale ?
Les États-Unis ? Puissance dominante, sans conteste : mais comment s’exerce leur domination diplomatique, militaire, économique, culturelle ? Le désordre de la campagne présidentielle nous montre un pays en pleine interrogation sur son rôle dans le monde, hésitant sur les aires de son engagement, et surtout divisé, incertain de la stabilité, de la cohérence de sa propre société…
L’Union européenne tente, elle, de faire bonne figure, de se rassurer sur sa capacité à relever les défis qui s’accumulent : guerre d’Ukraine, ralentissement économique, compétition technologique, transition énergétique… Mais son unité et ses décisions sont-elles à la mesure de ce qui s’annonce : le débat sur l’élargissement, le relèvement de l’Ukraine, l’organisation de sécurité sur tout le continent… ?
Cette instabilité fondamentale du monde, cette fragmentation des espaces stratégiques, Ramses 2025 les caractérise à travers trois chapitres d’ouverture : Moyen-Orient : la recomposition sans fin ; États-Unis : l’empire inquiète… ; Union européenne : un destin contrarié ? ; et à travers un parcours planétaire des crises et événements à venir : Caucase, Amérique latine, Asie-Pacifique, Nouvelle-Calédonie, flux maritimes, questions alimentaires, migrations, Olympiades…
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SOMMAIRE
PARTIE 1 : PERSPECTIVES, par Thierry de Montbrial (en libre lecture)
PARTIE 2 : TROIS ENJEUX POUR 2025
Introduction : D'un vieux monde l'autre, par Dominique David (en libre lecture)
1. Moyen-Orient : la recomposition sans fin
Israël-Gaza après le 7 octobre, par Dorothée Schmid (en libre lecture)
Gaza et notre monde, par Amr Abdelrahim
Israël en conflits, par Amélie Férey
Al Jazeera à Gaza, par Mohammed Nedjmeddine Saidi
La Palestine vue d'Égypte, par Sarah Daoud
Golfe, Égypte : les arsenaux s'accumulent, par Léo Péria-Peigné
L'Iran et ses voisins, par Clément Therme
Les relations turco-israéliennes, par Giulia Fournier
Yémen : menaces en mer Rouge, par Laurent Bonnefoy et Jules Grange Gastinel
2. États-Unis : l'empire inquiète...
Les fractures américaines, par Laurence Nardon
Les États-Unis et le monde, par Giovanna De Maio
La puissance militaire américaine en redéploiement, par Élie Tenenbaum, Adrien Gorremans et Palmyre Sesboué
Les paradoxes de l'économie américaine, par Norbert Gaillard (en libre lecture)
Puissance du soft power américain, par Lauric Henneton
Les problèmes de régulation de la tech aux États-Unis, par Stéphane Taillat
États-Unis : l'arme du lawfare, par Amélie Férey
Le système universitaire américain, par Laurie Béreau
États-Unis : la tragédie des drogues, par Ivana Obradovic
3. Union européenne : un destin contrarié ?
Vers l'élargissement de l'Union ?, par Jim Cloos (en libre lecture)
La Communauté politique européenne, par Maxime Lefebvre
L'UE face aux défis de sécurité, par Claude-France Arnould
UE : quelle identité ?, par Bertrand Mathieu
L'UE est-elle un géant économique ?, par Marie Krpata
L'équation budgétaire européenne, par Jean Comte
L'UE et son Green Deal, par Marc-Antoine Eyl-Mazzega et Diana-Paula Gherasim
L'Europe en Indo-Pacifique, par Christian Lechervy
PARTIE 3 : LE MONDE EN QUESTIONS
Russie/Eurasie
Russie : une surprenante résilience, par Tatiana Kastouéva-Jean
La Russie a-t-elle des alliés ?, par Dimitri Minic (en libre lecture)
Ukraine : évolutions nationales sur fond de guerre, par Ievgen Kurmashov
Arménie-Azerbaïdjan : la fin d'un conflit ?, par Gaïdz Minassian
Europe
La guerre d'Ukraine vue de Berlin, par Éric-André Martin
Pologne : le retour européen, par Dorota Dakowska
La politique européenne d'immigration : le débat sans fin, par Matthieu Tardis
L'OTAN : la rejoindre ou la quitter ?, par Amélie Zima
Organiser les Jeux olympiques, par Patrick Clastres
Amériques
Le Brésil dans le "Sud global", par Jean-Louis Martin
L'extrême droite au pouvoir en Argentine, par David Copello
Haïti face au crime mondialisé, par Jean-Marie Théodat
Asie/Pacifique
Chine : nouveaux rapports de force, par Marc Julienne
À Taïwan, le statu quo perdure – pour le moment, par Charles-Emmanuel Detry
Le Japon sous tension, par Céline Pajon
Inde : les leçons d'une élection, Isabelle Saint-Mézard
L’Indonésie après l'élection de Prabowo Subianto, par Delphine Allès
La Nouvelle-Calédonie, collectivité sui generi de la France ultramarine, par Frédéric Angleviel
Afrique
Sénégal : l'alternance par l'élection, par Étienne Smith
Soudan : les mécaniques de la guerre, par Élisa Domingues Dos Santos
Éthiopie/Somaliland : une nouvelle alliance ?, par Lise Lesigne
La question foncière en Afrique, par Sina Schlimmer
Maghreb
Le Maroc et l'Europe, par Doha Lkasmi
Algérie : affronter ses démons pétroliers, par Francis Ghiles
Économie
L'UE à la recherche de la sécurité économique, Françoise Nicolas (en libre lecture)
Sécurité et souveraineté alimentaires, par Philippe Ducroquet et Jean-Paul Charvet
Mondialisation du trafic de drogues, par Cyril P. Coutansais
Les flux maritimes à l'épreuve des crises, par Jérémy Bachelier
Énergie/Climat
Les COP depuis l'Accord de Paris, par Thibaud Voïta
Le Global Gateway, par Diana-Paula Gherasim
Nouvelles technologies
La révolution de l'Intelligence artificielle, par Sébastien Fagart
L'Intelligence artificielle : quelle gouvernance ?, par Laure de Roucy-Rochegonde (en libre lecture)
Espace : les nouveaux défis, par Paul Wohrer
PARTIE 4 : REPÈRES
Chronologie 2023-2024
Le monde en chiffres
Le monde en cartes
Le Ramses 2025 est accompagné de 8 vidéos de chercheurs de l'Ifri, pour approfondir les analyses du Ramses.
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Auteur(s)
Thierry de MONTBRIAL
Fondateur et Président de l'Ifri - Membre de l’Institut de France (Académie des sciences morales et politiques)
Dominique DAVID
Président du Centre franco-autrichien pour le rapprochement en Europe (CFA), conseiller du président de l’Ifri, rédacteur en chef de Politique étrangère et co-directeur du Ramses
Centres et programmes liés
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Programme Turquie/Moyen-Orient
Le programme Turquie/Moyen-Orient de l’Ifri fournit une expertise sur l’évolution des systèmes politiques, des sociétés et des économies de la région. Il se focalise d’une part sur les évolutions en Turquie et au Levant (influences turque et iranienne, risque de morcellement des États de la région, recompositions diplomatiques), et également au Maghreb (insertion du Maghreb dans les circuits mondiaux, relations politiques et économiques avec l’Europe et avec l’Afrique sub-saharienne…).
Programme Amériques
Les travaux de l’Ifri sur la région des Amériques concernent principalement les États-Unis, fournissant des clés de compréhension sur la politique intérieure et la société américaines afin de mieux appréhender les évolutions de la politique étrangère et de défense du pays ainsi les questions transatlantiques et commerciales. Un axe spécifique sur l’Amérique latine créé en 2023 permet de structurer une recherche plus active sur cette région. Un axe de recherche sur le Canada a été actif en 2015 et en 2016, dont les archives restent accessibles.
En savoir plus
Découvrir toutes nos analysesTurquie-Afrique : une Pax Ottomana entre l’Éthiopie et la Somalie ?
Avec plusieurs objectifs en vue, dont celui de devenir un acteur diplomatique incontournable sur la scène régionale et internationale, Ankara tente de rapprocher Hargeisa et Addis Abeba qui s’opposent sur un accord entre ce dernier et le Somaliland. Si la troisième réunion prévue mi-septembre a été repoussée, l’initiative a permis de préserver un canal de discussion... Et les nombreux intérêts turcs dans la région.
Un Moyen-Orient entre guerres et recomposition
Dans un Moyen-Orient chaotique, la date du 7 octobre 2023 marque un tournant majeur qui peut conduire à un embrasement de toute la zone. La guerre à Gaza intervient dans une situation déjà en pleine évolution caractérisée par l’affirmation de l’autonomie stratégique de plusieurs puissances régionales de même que par un basculement géopolitique au profit de la Russie et de la Chine.
Iran et Israël : meilleurs ennemis
L’attaque de missiles iraniens sur le sol israélien le 13 avril 2024, suivie par une riposte d’Israël visant une base militaire proche d’un des principaux sites nucléaires iraniens, fut le point d’orgue d’une guerre multiforme qui oppose les deux pays depuis plusieurs décennies. Alors qu’Israël entretenait les meilleures relations, diplomatiques et même militaires, avec l’Iran du Shah Mohammad Reza Pahlavi, il est apparu très vite qu’il n’en serait pas de même avec la République islamique.
La France a-t-elle encore une politique arabe ?
Dès la fin de la guerre d’Algérie, la France a systématiquement repris contact avec les pays arabes qui avaient rompu les relations diplomatiques au moment de la malheureuse expédition de Suez de 1956. Ainsi se sont renouées ou nouées des relations actives et souvent confiantes, y compris avec des pays où elle était absente, comme les émirats du Golfe. Le président Chirac a voulu formaliser et conforter cette orientation lorsque le 6 mars 1996, à l’université du Caire, il a évoqué la « politique arabe et méditerranéenne » de la France. Par-delà quelques principes communs, il s’agissait naturellement d’une politique à géométrie variable selon les pays, avec la volonté d’être présent dans cet ensemble de pays qui sont nos voisins proches, situés dans une zone stratégique et dont d’importantes communautés vivent en France. Très tôt attachée à contribuer à la paix entre Israël et les pays arabes, la France prône une politique équilibrée entre le maintien de la sécurité d’Israël et le soutien du processus de paix israélo-palestinien qui donnerait le droit à l’autodétermination des Palestiniens et à la création d’un État. À cet égard, l’année 2007 représente une rupture due à l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy qui sur ce plan, comme sur d’autres, a pris le contre-pied de son prédécesseur. Depuis lors, la politique de la France dans cette région n’a plus la même priorité, réagit plus qu’elle n’agit et semble flotter entre une volonté de maintenir ses liens avec les pays arabes et une certaine complaisance à l’égard d’Israël.