
Ukraine: l'inquiétante escalade nucléaire du Kremlin
En réaction à l’autorisation de Joe Biden permettant à l’Ukraine de frapper le territoire russe avec des missiles américains, Moscou a franchi cette semaine plusieurs marches de l’escalier nucléaire. D’abord en rendant public une actualisation de sa doctrine puis en tirant jeudi un missile inquiétant sur l’Ukraine. Le tir de missile russe relève du pur signalement stratégique, le Kremlin envoie un message clair aux Occidentaux : il ne perdra pas la guerre en Ukraine.

« Ce n’est pas la première fois que les Russes testent un missile sur le champ de bataille avant de le déclarer opérationnel. Ils l’avaient fait, par exemple, pour le missile de croisière hypersonique Zircon, en 2021, en Syrie, mais cela n’avait jamais été vu avec un missile IRBM, » explique Héloïse Fayet, chercheuse au Centre des études de sécurité de l'Ifri.
citée par Chloé Hoorman, Benjamin Quénelle et Elise Vincent dans Le Monde
citée par Yves Bourdillon dans les Échos

« Ce changement d'échelle est significatif et c'est un signal stratégique beaucoup plus fort et important que tout ce qu'on a pu voir à présent, notamment les discours de Poutine », précise Héloïse FAYET, chercheuse au Centre des études de sécurité de l'Ifri.
De l'évolution du débat stratégique russe
Dimitri Minic, chercheur au Centre Russie/Eurasie à l'Ifri et spécialiste de la pensée stratégique russe, a été interviewé pour parler de l'évolution du débat stratégique russe dans la revue DSI N°174.
Okéan 24, le méga exercice naval russe qui interroge
DECRYPTAGE, Dimitri Minic, chercheur au centre Russie/Eurasie à l'Ifri, explique l'exercice naval russe Okean 24. Spécialiste de la pensée stratégique russe et chercheur à l'Institut français des relations internationales (Ifri), Dimitri Minic vient de publier un article sur "Russian Strategic Thinking and Culture Before and After February 24, 2022: Political-Strategic Aspects".

Pourquoi la Russie a décidé de faire évoluer sa doctrine nucléaire
Après s’en être tenu à des menaces depuis le début de la guerre en Ukraine, Vladimir Poutine veut élargir formellement les conditions d’emploi de son arsenal atomique. Cette annonce fait écho aux attaques que l’Ukraine mène en Russie dans la profondeur.
Guerre en Ukraine : « Malgré la nouvelle doctrine russe, le risque d'emploi de l’arme nucléaire n'est pas plus élevé qu'avant »
Alors que les alliés de Kiev s’interrogent sur la possibilité de frappes ukrainiennes sur le territoire russe avec des armes occidentales, Vladimir Poutine a présenté mercredi une révision de la doctrine nucléaire, dont les conditions sont «plus larges et plus précises», analyse Héloïse Fayet, chercheur au Centre des études de sécurité de l'Ifri et coordinatrice du programme Dissuasion et prolifération.

Pour tenir en Ukraine , la Russie cherche 180 000 nouveaux soldats
DECRYPTAGE, Dimitri Minic, chercheur à l'Ifri, explique la nécessité russe d'augmenter le nombre de soldats pour la Guerre en Ukraine.
Dissuasion et prolifération : comprendre la dimension nucléaire des conflits actuels
Ce nouvel épisode du podcast « Le monde selon l'Ifri », offre une plongée au cœur du concept de dissuasion nucléaire avec Héloïse Fayet, chercheuse et responsable du Programme dissuasion et prolifération au Centre des études de sécurité de l’Ifri.
Deux ans de guerre en Ukraine : bilan et perspectives
Pour quelles raisons la contre-offensive ukrainienne de 2023 a-t-elle échoué ? Peut-on dire que les Ukrainiens et les Occidentaux ont sous-estimé la résilience de l’armée russe ? Qu'adviendra-t-il de l'Ukraine en cas de baisse significative du soutien américain ?
Dimitri Minic : « La décision d’envahir l’Ukraine était fondée sur un mirage typique des élites politico-militaires russes »
Selon le chercheur, l’enlisement de l’armée russe en Ukraine résulte de la mise en œuvre d’une théorie qui s’est imposée à partir des années 2000. Celle-ci accorde une place centrale à la guerre « psychologico-informationnelle » et aux ingérences plutôt qu’à la lutte armée.

Dimitri Minic : « La guerre d’Ukraine est le contraire de la réflexion militaire russe post-soviétique »
Dimitri Minic est chercheur au centre Russie-Eurasie de l’Institut français des relations internationales (Ifri). Il vient de publier Pensée et culture stratégique russe. Du contournement de la lutte armée à la guerre d’Ukraine (Editions de la Maison des sciences de l’homme, avril 2023). Fruit de sa thèse universitaire, pour laquelle il s’est plongé dans la littérature militaire russe depuis trente ans, cet ouvrage éclaire l’impasse de ce que l’on a appelé en Occident, la « guerre hybride », du fait des présupposés idéologiques anti-occidentaux qui dominent en Russie. La guerre russe d’Ukraine est l’exact contraire de ce que pensaient pouvoir faire les généraux russes.

Guerre en Ukraine : « Le Kremlin a demandé l’impossible a son outil militaire »
Dans une étude précise et documentée, le chercheur Dimitri Minic révèle que Moscou a d’abord cherché à provoquer « l’effondrement de l’Ukraine de l’intérieur ». L’invasion est l’échec de la doctrine militaire russe.
Dimitri Minic : « En Ukraine, les Russes ont voulu contourner la lutte armée, mais ce fut un fiasco total »
Dimitri Minic est chercheur au Centre Russie/NEI de l'Ifri, docteur en histoire des relations internationales de Sorbonne Université et spécialiste de la culture politico-stratégique russe. Il publie aux Éditions de la Maison des sciences de l'homme Pensée et culture stratégiques russes. Du contournement de la lutte armée à la guerre en Ukraine. Dans un livre déjà de référence, Dimitri Minic analyse comment les théoriciens militaires russes ont pensé les caractéristiques d'une guerre de moins en moins centrée sur la lutte armée. Et les conséquences de cette méthode en Ukraine.

Incursion ukrainienne en Russie : "Non, la menace nucléaire n'est pas devenue une menace fantôme"
Alors que le conflit entre la Russie et l'Ukraine fait rage depuis près de deux ans et demi et l'invasion de la seconde par la première, les forces ukrainiennes mènent depuis le 6 août, une incursion d'envergure dans la région russe de Koursk. Si Vladimir Poutine a plusieurs fois agité le spectre de la bombe atomique pour faire pression sur les puissances occidentales, il a fort heureusement choisi de ne pas l'employer alors même que la Russie est directement attaquée sur son territoire. Doit-on comprendre que l'emploi de l'arme nucléaire est désormais inenvisageable ?
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