La politique russe en Extrême-Orient : quelle alternative à la Chine?
Certains auteurs russes, dont Dmitri Trenin, ont qualifié le développement de l'Extrême-Orient russe (EOR) de "tâche civilisationnelle". Dans le même temps, le gouvernement russe a reconnu que développer cette région revêtait un caractère indispensable si la Russie aspirait à devenir une grande puissance indépendante en Asie.
Cependant, un examen attentif des relations de la Russie avec les principales puissances du Nord-Est de l'Asie - la Chine, le Japon et la Corée du Sud - indique que la Russie a échoué à atteindre ce but et que la première raison de cet échec réside dans son système politico-économique. Étant donné l'ampleur des enjeux, cet échec a des conséquences majeures, notamment la dépendance excessive de la Russie vis-à-vis de la Chine pour l'aider à développer l'EOR. Cette montée de l'influence chinoise s'est manifestée en 2009-2010, quand Pékin a renfloué les producteurs russes de pétrole, obtenant en échange que la Chine devienne leur unique acheteur de pétrole en Asie de l'Est. La Russie a également dû rattacher ses projets de développement de l'EOR au plan de développement régional prévu par les autorités chinoises pour la partie nord-est de leur pays. Ainsi, l'échec de la Russie à se rapprocher suffisamment de Tokyo et de Séoul ne lui a pas donné d'autre choix que de laisser Pékin décider de la nature du rôle qu'elle jouera en Asie du Nord-Est.
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