Quand la guerre s’invite à l’école : la militarisation de l’enseignement en Russie
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La chute de l’Union soviétique a mis fin aux mouvements sous l’égide du Parti communiste destinés aux enfants et aux jeunes, mais aussi aux cours de « préparation militaire initiale » qui étaient obligatoires pour les lycéens soviétiques.

La nouvelle loi sur l’éducation (1992) a instauré un système résolument tourné vers les valeurs humanistes et l’épanouissement personnel de l’élève. Elle laissait supposer que la composante militaire allait définitivement disparaître du système éducatif. Cependant, aujourd’hui, les références à l’armée et à la guerre sont omniprésentes au sein de l’école russe.
La militarisation de l’enseignement scolaire que nous observons actuellement est un processus complexe. Elle résulte de la convergence des initiatives des acteurs sur le terrain comme des injonctions des autorités, qui se sont parfois approprié ces initiatives. Elle repose sur des pratiques et des mouvements nés à l'époque soviétique (« veilles de mémoire », « brigades de fouille »), ou se réinvente (clubs militaro-patriotiques, Younarmia). Elle mêle les activités péri- et extrascolaires qui ont trouvé leur place dans des écoles, et les cadres nés au sein même des établissements scolaires, comme les classes de cadets. Enfin, si la participation à certaines initiatives est volontaire, d’autres, comme les manifestations associées à la commémoration de la Grande Guerre patriotique, sont devenues incontournables pour les élèves des écoles secondaires, primaires et même maternelles. L’objectif de cette note consiste à interroger les sources, les modèles et les acteurs de la militarisation croissante de l’école en Russie.
Olga Konkka est docteur en études slaves. Elle est post-doctorante de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, chercheur associé au Centre d’Études des mondes Moderne et Contemporain (CEMMC) et chargée de cours en langue et civilisation russes à l’Université Bordeaux Montaigne et à Sciences Po Bordeaux.
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