La mer Caspienne, pôle énergétique émergent : Opportunités et limites
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La présente note analyse les perspectives d’évolution de la région de la mer Caspienne et de ses acteurs clés, à l’exception de la Russie et de l’Iran, en un pôle énergétique majeur répondant aux besoins de l’Union européenne (UE).
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Il s’intéresse non seulement aux énergies conventionnelles (hydrocarbures), mais aussi aux nouvelles sources d’énergie, comme l’hydrogène vert, l’énergie solaire et l’énergie éolienne. L’analyse se concentre sur le potentiel de ressources que représente la région pour les besoins énergétiques de l’UE et sur l’intérêt pour l’UE de traiter avec les acteurs régionaux et de s’impliquer financièrement dans des initiatives et des projets coûteux et relativement risqués.
L’auteur affirme que, malgré un grand potentiel en ressources énergétiques conventionnelles et non conventionnelles, le renforcement et la poursuite d’une intégration commerciale et économique de l’UE dans la région de la mer Caspienne présentent de nombreux risques. Inhérents à la région elle-même, ces risques dépendent aussi d’autres acteurs impliqués d’une manière ou d’une autre dans les enjeux régionaux, ou ayant l’intention de le faire.
En septembre 2018, le président américain Donald Trump affirmait dans un discours prononcé devant l’assemblée générale des Nations unies que l’Allemagne allait devenir « totalement dépendante de l’énergie russe si elle ne changeait pas immédiatement de cap », en référence au Nord Stream 2, le projet de gazoduc russo-allemand qui devait traverser la mer Baltique. À l’époque, cette déclaration avait été accueillie comme une énième extravagance du président américain. Elle a néanmoins pris un tout autre sens en 2022, lorsque la Russie a coupé l’approvisionnement en gaz naturel de ses principaux clients de l’Union européenne (UE), après avoir déclenché une guerre d’agression contre l’Ukraine. Les flagrantes violations du droit international et des obligations contractuelles de la Russie ont rapidement poussé l’UE à chercher d’autres sources d’approvisionnement en gaz naturel et en pétrole. C’est ainsi que la possibilité d’exploiter les abondantes ressources énergétiques de la région de la mer Caspienne (en plus d’autres sources d’énergie) a refait surface. Toutefois, il est probable que le « virage vers la mer Caspienne » opéré par l’UE se heurte à certains obstacles –économiques, géopolitiques, environnementaux, ainsi que des différences de valeurs et de culture – qui pourraient compromettre ses projets.
Dans ce contexte, deux questions essentielles émergent. D’une part, la région de la mer Caspienne dispose-t-elle de suffisamment de ressources naturelles pour satisfaire les besoins énergétiques de l’UE ? D’autre part, quels risques et obstacles pourraient compromettre ses projets dans la région ?
Sergey Sukhankin est chercheur à la Jamestown Foundation (Washington D.C.), à la Saratoga Foundation (Washington D.C.) et au North American and Arctic Defence and Security Network (Canada). Il enseigne le commerce international à la MacEwan School of Business (Edmonton, Canada). Il est actuellement chercheur postdoctoral au Canadian Maritime Security Network (CMSN).
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