L’évolution de la pensée stratégique russe après la guerre en Ukraine
La pensée militaire russe postsoviétique a été marquée par la théorisation du contournement, dont l’« opération militaire spéciale (SVO) », censée être une illustration, fut un aboutissement funeste.
Les élites militaires russes ont produit de nombreux commentaires, critiques et recommandations sur la SVO, dont elles évaluent aussi bien les dimensions politico-stratégique que militaro-opérationnelle. Trois axes ressortent de leur examen : la nature et le déclenchement de la SVO ; les causes de la SVO ; et les actions de combat de l’armée russe. Si la pensée stratégique russe post-24 février reste riche et présente de vraies continuités, elle demeure mouvante et capable de réflexivité. Pourtant, cette pensée est muette ou presque sur des points essentiels, alors que l’expérience de la SVO devrait inviter les élites militaires russes à les évaluer.
PLAN:
L’opération militaire spéciale : sa nature et son déclenchement
Une opération préventive
Dissuasion non militaire et contournement
Prévision et renseignement
Les raisons de l’opération militaire spéciale : la lutte à mort historique avec l’Occident
Un Occident ontologiquement antirusse
L’effondrement de l’Occident et l’avènement d’un nouveau monde
Les actions de combat russes pendant l’opération militaire spéciale
Artillerie et forces terrestres
Les drones
__________
Dimitri Minic, docteur en histoire, est chercheur au Centre Russie/Eurasie de l’Institut français des relations internationales (Ifri, France). Il est l’auteur de Pensée et culture stratégiques russes : du contournement de la lutte armée à la guerre en Ukraine (Maison des sciences de l’homme, 2023), pour lequel il a reçu le prix Albert Thibaudet.
> Lire l’article dans son intégralité sur Cairn (p. 629 – 643) (réservé abonné).
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesLa relation russo-iranienne à l'épreuve de l'escalade militaire au Moyen-Orient
Les relations entre Téhéran et Moscou ont connu un nouvel élan depuis le début de la guerre en Ukraine, passant d'une relation transactionnelle et asymétrique depuis 1991 à la construction d'un véritable partenariat stratégique. Néanmoins, malgré l’approfondissement des coopérations militaire, spatiale, cyber, policière et nucléaire civile, Moscou se montre réticent à s’engager directement aux côtés de Téhéran contre les États-Unis et leurs alliés au Moyen-Orient. Des différences de statut et d’approches freinent ainsi toujours la construction d’une alliance anti-occidentale entre la Russie et l’Iran.
La Russie a-t-elle des alliés ? Chine, Iran, Corée du Nord
Dimitri Minic, chercheur au Centre Russie/Eurasie, a contribué au RAMSES 2025 avec l'article « La Russie a-t-elle des alliés ? Chine, Iran, Corée du Nord » pages 192 - 195.
Moldova’s Foreign Policy after 2024 Presidential Elections: Staying on the EU Path, Moving Eastwards or Becoming Multi-vector?
L'avenir de la politique étrangère de la Moldavie sera mis à l'épreuve lors des prochaines élections présidentielles du 20 octobre 2024.
Mer Noire : rivalités et enjeux de sécurité européenne
Avec l'annexion de la Crimée en 2014, puis l'invasion de l'Ukraine de février 2022, la Russie a cherché à renforcer son emprise sur la mer Noire.