Qu’est-ce que la «hasbara», cette «pédagogie» pro-Israël visant l’opinion internationale ?
Pour la chercheuse à l’Institut français des relations internationales (Ifri) Amélie Férey, la hasbara se situe «à cheval entre la diplomatique publique et la propagande». Selon cette dernière, elle repose sur cette rhétorique huilée consistant à prétendre démontrer que «si l’on critique Israël, c’est que l’on méconnaît la situation. Ainsi, toute critique à Israël relèverait de l’erreur».
La hasbara cible l’étranger car la sympathie de l’opinion publique est essentielle pour Israël. «Il s’agit de jouir d’une bonne image à l’international afin de sécuriser ses alliances militaires et politiques avec des puissances étrangères», explique Amélie Férey.
D’après Amélie Férey, la hasbara est particulièrement active outre-Atlantique par le biais de StandWithUs «par peur que les étudiants américains notamment des universités de la Ivy League ne soient plus favorables à Israël».
Avec une newsroom qui fonctionne vingt-quatre heures sur vingt-quatre et répond aux sollicitations des journalistes, «l’armée israélienne fait preuve d’une culture militaire radicalement différente de la France, caractérisée par une communication ouverte et accessible», explique Amélie Férey.
D’après Amélie Férey, Israël «utilise des relais d’informations, notamment des influenceurs anglo-saxons», afin de diffuser leurs éléments de langage et une vision positive d’Israël. C’est le cas de Hananya Naftali qui comptabilise plus de 329 000 abonnés sur YouTube. Dans l’une de ses vidéos au sujet de la guerre à Gaza, il parle par exemple de Tsahal comme «l’armée la plus éthique du monde qui ne cible que les terroristes dans une zone densément peuplée».
Dans un contexte de guerre informationnelle, puisque c’est elle qui guide la décision politique, «l’information est arsenalisée pour gagner bataille de la légitimité», conclut Amélie Férey.
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