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L'Ukraine, ligne de fracture ouverte dans la campagne pour les élections européennes

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citée par Robert Jules dans "

  La Tribune dimanche
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La guerre oblige les partis à clarifier leurs positions. Le conflit a aussi permis de réactiver la question de la défense européenne. Si en février Emmanuel Macron avait fait débat en affirmant un soutien sans faille à l'Ukraine et en évoquant un éventuel envoi des troupes, le sujet est loin de dominer la campagne des européennes.

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« Les questions internationales ont une influence assez faible sur les déterminations de vote, explique Nicolas Tenzer, politologue, auteur de Notre guerre - Le crime et l'oubli : pour une pensée stratégique (éd. de l'Observatoire). La préoccupation d'un électeur moyen du Rassemblement national, c'est la peur de l'immigration et la sécurité. Pour un électeur de la France insoumise, c'est le pouvoir d'achat, le chômage, sans parler évidemment de leur positionnement anti-Macron de principe. » Lire aussiSoulagement en Ukraine : le Congrès américain valide enfin une aide militaire « vitale » pour Kiev face à la Russie « Il y a la crainte d'un déclassement.

C'est pareil en Allemagne, même si le pays accueille 1,4 million de réfugiés ukrainiens », constate également Marie Krpata, chercheuse au Comité d'études des relations franco-allemandes (Cerfa) à l'Institut français des relations internationales (Ifri). En revanche, cette guerre oblige les partis à clarifier leurs positions.

« Le clivage existe, indique Nicolas Tenzer. Souhaite-t-on se battre pour une ouverture de l'Europe et une prise en compte de son rôle dans notre sécurité ou au contraire pour une vision du monde repliée sur le territoire national, centrée sur les problèmes internes et sans une compréhension des enjeux globaux et de l'impact premier de l'issue de cette guerre sur l'avenir des prochaines générations et leur liberté ? » Clivage En France, ce clivage opère. Il y a d'une part les listes Renaissance, Place publique/PS, EELV et d'autre part celles du RN, de LFI, de Reconquête, la liste LR ayant une position ambiguë à l'égard de Moscou.

Ces derniers partis ont même pu tirer des arguments des sanctions imposées par l'UE à la Russie. Elles auraient provoqué un envol des prix de l'énergie qui a alimenté l'inflation et pesé sur la croissance économique.

« En Allemagne, le nouveau parti d'extrême gauche créé par Sahra Wagenknecht considère qu'il faut y mettre fin, faire la paix et rétablir des relations avec la Russie, y compris sur le plan énergétique, en rouvrant les gazoducs ; c'est une position que défend également le parti d'extrême droite AfD », remarque Marie Krpata.

 

Même au SPD, les positions sont difficiles à lire. Le conflit a aussi permis de réactiver la question de la défense européenne. Elle devient même une urgence si Donald Trump revient à la Maison-Blanche en novembre. Nombre de pays européens, dont l'Allemagne et la France, augmentent leurs dépenses militaires.

 

« Cette priorisation va être exploitée par les partis extrêmes car c'est autant de budgets qui ne seront pas consacrés à l'éducation et au social », souligne Marie Krpata.

 

> Lire l'article sur le site de La Tribune (réservé aux abonnés).

 

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Marie KRPATA

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