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Les semi-conducteurs, carburant de la rivalité sino-américaine

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citée par Benjamin Terrasson dans le

  Siècle Digital
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Depuis plusieurs années, les tensions entre la Chine et les États-Unis s’expriment au travers de la technologie, où les puces occupent un espace particulièrement stratégique.

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Si, dans le texte, le BIS assure vouloir entraver la production de « systèmes militaires avancés, notamment des armes de destruction massive », l’ambition américaine va beaucoup plus loin. Mathilde Velliet, chercheuse au programme Géopolitique des technologies à l’Institut français des relations internationales (IFRI) confirme « Il est dit très clairement par l’administration américaine que l’objectif des mesures prises est de préserver le leadership américain ». Couper la Chine des semi-conducteurs les plus perfectionnés, c’est compliquer sa tâche, par exemple, dans la recherche sur les supercalculateurs, nommément cités par le BIS ou dans l’intelligence artificielle et ainsi préserver l’avance technologique qu’il reste aux États-Unis. « Les semi-conducteurs sont l’un des secteurs jugés des plus stratégiques et liés à d’autres comme l’IA » abonde la chercheuse spécialisée sur les politiques technologiques américaines et chinoises.
 
Quelques mois avant cette décision, Washington avait déjà introduit des dispositions dans son Chips and Science Act impactant la Chine. Dans les conditions à remplir pour les entreprises candidates au programme de subventions ratifié en août, certaines concernent directement Pékin. Les postulants, comme le Taïwanais TSMC ou le coréen Samsung Electronics, doivent s’engager à limiter pour une décennie leurs investissements dans l’Empire du Milieu. Ces dispositions sont logiques au vu des intérêts américains selon l’analyse de Mathilde Velliet, « la Chine est capable de fabriquer des puces et est même assez forte dans tout ce qui est assemblage, packaging. Les États-Unis savent que même si cela ne concerne pas les techniques les plus avancées, ils n’ont pas envie d’accroître leur dépendance sur les puces matures ». [...]
 
L’autre effort diplomatique est l’alliance Chips 4. L’ambition était, pour les États-Unis, de rassembler la Corée du Sud, le Japon et Taïwan, soit 84 % de la production mondiale de puces, avec toujours en ligne de mire, la Chine. Mathilde Velliet constate cette fois un échec de Washington, « depuis que cela a été annoncé en mars 2022, ça n’avance pas du tout. Il n’y a pas de feuille de route ». [...]
 
Mathilde Velliet estime, effectivement, que « La définition américaine de la sécurité nationale s’est étendue de manière à inclure beaucoup de sujets qui relèvent de la sécurité économique ». Grâce à cette vision extensive, Washington se protège de l’OMC, l’organisation n’étant pas habilitée à se prononcer dans cette situation. [...] 
 
Par ailleurs, dès 2019, Washington a obtenu de La Haye, l’interdiction pour ASML de vendre son système de fabrication de semi-conducteurs le plus perfectionné, dont elle détient le monopole, la lithographie extrême ultraviolet (EUV). « La dimension technologique est au coeur de la rivalité sino-américaine. C’est assez clair que dans cette dimension, les semi-conducteurs sont centraux, même si ce n’est pas le seul sujet » juge Mathilde Velliet.
 
 
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Mathilde VELLIET

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