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La Russie aura bien du mal à se remettre de cette guerre, quelle qu'en soit l'issue

Interventions médiatiques |

citée par Gérard Horny pour

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En lançant son offensive contre le gouvernement de Volodymyr Zelensky et le peuple ukrainien, Vladimir Poutine s'est mis au ban de la communauté internationale.

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Faute d'avoir réussi à mettre l'Ukraine à genoux en quelques jours, Vladimir Poutine n'a plus qu'une solution: détruire les villes et massacrer la population civile pour obtenir un cessez-le-feu dans des conditions qui, espère-t-il, pourraient lui être favorables. Non seulement il n'est même pas sûr de gagner ce pari fou, mais il peut être certain que son peuple va payer très cher ces actes de barbarie.

Tatiana Kastouéva-Jean, directrice du centre Russie à l'Ifri, a résumé ainsi le 16 mars devant l'Association des journalistes économiques et financiers (Ajef) les erreurs commises par Poutine: «

Il a sous-estimé la volonté des Ukrainiens de défendre leurs libertés et la réaction de l'Occident, il a surestimé la capacité de son armée et la résilience de son économie.» Il lui reste «deux facteurs d'incertitude. Le soutien de la société russe et le soutien extérieur, notamment de la Chine et de l'Inde.»

Pour lui, personnellement, les jeux sont faits. Son image de chef d'État est définitivement abîmée, plus aucun dirigeant d'un État démocratique ne voudra encore lui serrer la main. Et le coût de cette guerre lui sera fatal. Ce n'est qu'une question de temps, mais, en l'occurrence, le temps risque d'être long. L'oligarque Sergueï Pougatchev, aujourd'hui réfugié à Nice après s'être illustré en France par le rachat d'Hédiard et le financement de la prise de contrôle de France-Soir par son fils –deux aventures qui ont mal tourné– affirme dans Les Échos Week-End que la fin devrait être proche.
 
[...]
 
Quant aux oligarques, leur capacité d'intervention est peut-être plus limitée qu'on ne le croit ici. Tatiana Kastouéva-Jean, qui en compte au moins cinq catégories, met volontiers l'accent sur leurs divisions. Il y a ceux qui ont fait fortune à l'époque d'Eltsine, les proches de Poutine, les fonctionnaires placés à la tête des groupes pétroliers et gaziers pour les gérer, les anciens des services de sécurité ainsi récompensés et les riches dirigeants sans aucune influence sur le Kremlin… Il est peu probable que ces personnalités diverses, qui ne forment pas un groupe cohérent, soient en mesure d'exercer une véritable pression sur le pouvoir. La brutalité des méthodes du président les incite aussi à la prudence, quels que soient leurs griefs envers la politique menée actuellement.
 
 

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Tatiana KASTOUÉVA-JEAN

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Directrice du Centre Russie/Eurasie de l'Ifri