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La France va-t-elle profiter de la relance économique en Allemagne ?

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citée par Aude Martin dans

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La locomotive allemande veut desserrer le frein budgétaire grâce à un fonds de 500 milliards d’euros. Une bonne nouvelle pour ses voisins, mais à relativiser tant les difficultés économiques du pays persistent.

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Changement d’ère en Allemagne. Et la déflagration est de taille. Engagés dans des discussions pour former une coalition, les conservateurs et les sociaux-démocrates – qui ont recueilli respectivement 30 % et 16 % des suffrages lors des législatives de la fin février – sont tombés d’accord pour créer un fonds spécial de 500 milliards d’euros sur 10 ans afin de combler le déficit d’investissement public accumulé dans le pays, côté infrastructures notamment.

Pressés à la fois par le marasme économique dans lequel est englué le pays et par l’impératif de repenser la défense européenne sans allié américain, ils inaugurent une rupture complète avec la gestion très serrée des finances publiques à laquelle l’Allemagne a habitué ses partenaires européens. Un tabou économique est en train d’être levé à Berlin.

Que contient l’accord ? 100 milliards d’euros supplémentaires devraient être fléchés vers la défense, là aussi dans un fonds spécial. Le frein à la dette, qui impose à l’Allemagne depuis 2009 de ne pas dépasser chaque année un déficit public équivalent à 0,35 % de son produit intérieur brut (PIB), est réformé. De quoi créer, au total, un surcroît conséquent de dépenses publiques, avec un effet d’entraînement positif sur le continent européen. Et des conséquences directes sur la France.

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L’Europe au chevet du malade allemand

D’autres Etats scrutent avec inquiétude la santé du malade allemand, à l’image des pays d’Europe centrale, qui servent de base arrière à l’économie allemande depuis son intégration à l’UE, notamment dans le secteur automobile.

S’ils voient « leur dynamique exceptionnelle se briser, constate Alexandre Milicourtois, ils ne sont néanmoins pas emportés dans la chute de leur donneur d’ordres. Cette résistance est notamment due au fait que de plus en plus d’industries allemandes délocalisent carrément leur production sur ces territoires ». En clair, les suppressions d’emplois en Allemagne auraient pour corollaire des créations en Europe centrale.

Certaines délocalisations risquent toutefois désormais de plutôt privilégier la Chine.

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« Dans le contexte actuel de tensions commerciales entre l’UE et Pékin, aller produire directement sur place fait partie de la stratégie de réduction des risques des entreprises allemandes du secteur automobile », explique Marie Krpata, chercheuse au Comité d’études des relations franco-allemandes de l’Institut français des relations internationales (Ifri)

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Des pays comme la République Tchèque sont, dans ce contexte, menacés par la réduction de leurs échanges économiques avec l’Allemagne. C’est moins le cas pour d’autres, comme la Pologne, un pays plus diversifié et qui s’est bâti peu à peu « une dynamique autonome sur la base d’avantages propres, notamment dans les batteries, l’électroménager ou les semi-conducteurs », compare Alexandre Milicourtois.

Où que ce soit en Europe, les partenaires économiques de l’Allemagne vont devoir s’habituer à ce que sa force d’entraînement s’estompe. Car si les symptômes de la crise peuvent être atténués – une tâche à laquelle s’attellent en ce moment les partis politiques amenés à participer au futur gouvernement de Friedrich Merz –, ses causes sont pour partie structurelles. Parmi elles, le vieillissement démographique pose désormais un sérieux défi en raison du manque de main-d’œuvre dans le pays.

« L’an dernier, 37 % des entreprises du secteur automobile et 31 % des entreprises allemandes du secteur des machines-outils ont reconnu avoir limité leur activité par manque de main-d’œuvre », détaille Jacques-Pierre Gougeon.

Par ailleurs, les tensions commerciales croissantes avec ses principaux partenaires, Chine et Etats-Unis, ne semblent pas parties pour s’atténuer. Bien au contraire. Or, l’Allemagne fait partie des pays européens les plus exposés à des tarifs douaniers qui seraient imposés par les Etats-Unis.

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