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La France face au défi de redéfinir ses ambitions militaires en Afrique

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cité par Elise Vincent dans

  Le Monde
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Un mois après la fin de l’opération « Barkhane » au Mali, et alors que la base des forces spéciales françaises au Burkina Faso a été la cible des manifestants lors du coup d’Etat, le ministère des armées progresse lentement sur la révision de sa présence sur le continent.
 

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Le coup d’Etat qui secoue le Burkina Faso depuis le 30 septembre est un nouveau coup de semonce pour Paris, un peu plus d’un mois après le départ du dernier soldat français du Mali. Alors que le Burkina Faso était depuis plusieurs années la base des forces spéciales françaises au Sahel, le camp de Kamboinsin, partagé avec l’armée burkinabée, a été l’un des principaux lieux de rassemblement des manifestants. Même si le ministère des armées reste muet, à ce stade, sur le sort de cette implantation capitale pour sa lutte contre le terrorisme au Sahel, cette alerte rend plus urgente la redéfinition par la France de sa présence militaire en Afrique, dossier miné sur lequel progresse à tâtons l’Hôtel de Brienne.

Tous ces projets sont censés s’inscrire dans une vaste refonte de la coopération militaire à la française.

« Depuis la fin des années 1990, la France a fortement réduit ce champ d’action en Afrique. Elle s’est concentrée sur l'entraînement d’armées locales ou les interventions expéditionnaires. Deux approches considérées comme non satisfaisantes aujourd’hui. Soit car jugées inefficaces, soit parce que cela revient, malgré tout à faire la guerre dans son coin », résume Elie Tenenbaum, directeur du centre des études de sécurité de l’Institut français des relations internationales.

« Soutien militaire à des opérations ponctuelles »

Aujourd’hui, l’ambition des armées est donc plutôt de développer de « l’appui » sélectif aux pays le souhaitant.

« C’est-à-dire du soutien, soit en termes de renseignement, de logistique, d’exportation d’armement, ou encore de l’appui feu, c’est-à-dire du soutien militaire à des opérations ponctuelles, mais avec des pays dûment sélectionnés », explique M. Tenenbaum. « Une forme de retour à ce que la France pouvait faire dans les années 1970-1980 mais qui est aussi ce que proposent aujourd’hui la plupart des autres puissances militaires engagées sur le continent », précise le chercheur.

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« Réduire la vulnérabilité française »

Reste à savoir comment tous ces pays pourraient se laisser convaincre de souscrire aux propositions de Paris dans un contexte d’exacerbation du sentiment anti-français. Le Niger est, par exemple, le nouveau centre de gravité de l’opération « Barkhane » – qui poursuit son travail de lutte contre l’expansion du djihadisme au Sahel. Mais pour Niamey, le risque politique est important. « On fait du sur-mesure », dit M. Lecornu. Un travail aussi conduit au Tchad, où Paris a conservé une partie du commandement de « Barkhane ».

L’un des rares pays, avec le Niger, à assumer sa collaboration avec la France est le Bénin. Même si l’accélération de la percée djihadiste dans le nord du pays a conduit les autorités béninoises à entamer une collaboration sécuritaire avec le Rwanda tout en envisageant d’acquérir des drones turcs et chinois, Paris a proposé aider à la création d’« une direction du renseignement militaire » et d’une « direction générale de l’armement », selon le ministre des armées. Une façon indirecte de pousser la vente ou la cession de matériels en phase avec les intérêts français.

Face à la hantise d’être sans cesse rattrapée par son image d’ex-puissance coloniale, instrumentalisée notamment par la Russie, Paris s’efforce donc de rendre moins lisible sa stratégie africaine. Plus de grand plan annoncé, pas de feuille de route claire, dilution des échéances.

« L’enjeu est de réduire la surface de vulnérabilité française en Afrique », reprend M. Tenenbaum. Une stratégie qui ressemble par certains égards à celle adoptée par les Etats-Unis depuis le début des années 2000, appelée Cooperative Security Locations. Pour autant, « si on voit l’intérêt politique de cette approche pour la France, on en voit aussi les limites », reprend M. Tenenbaum.

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Élie TENENBAUM

Élie TENENBAUM

Intitulé du poste

Directeur du Centre des études de sécurité de l'Ifri