La course aux minerais critiques
Sous le capot d'une voiture électrique, on trouve du lithium, du cobalt et d'autres minerais dits "critiques". Aussi difficiles à extraire que prisés par les industries, ils aiguisent les appétits des grandes puissances engagées dans la course à la transition énergétique.
Du désert de l’Atacama chilien aux plaines du Katanga en République démocratique du Congo, ces régions reculées géographiquement comptent parmi les territoires les plus stratégiques de la planète. Gorgés de lithium et de cobalt, leurs sols labourés par les excavatrices et parsemés de concessions minières sont devenus l’arrière-boutique de la grande course à la transition énergétique. Qu’il s’agisse de lithium, de cobalt ou de béryllium, ces minerais dits critiques, rares ou stratégiques selon les appellations, sont essentiels à la fabrication des batteries et des moteurs électriques. Ces ressources sont donc l'objet de toutes les convoitises, recherchées par les grandes puissances mondiales soucieuses de préserver leur souveraineté industrielle, mais aussi par les géants des secteurs minier et automobile. Par ailleurs, si la Chine tient un rythme effréné dans l'accaparement des ressources et dans la maîtrise des processus de raffinage, l’Europe et les États-Unis tentent de combler leur retard. De leur côté, les pays assis sur les réserves mondiales cherchent à capitaliser sur leurs gisements pour développer leur propre industrie.
Comment des pays riches en minerais critiques comme l’Indonésie, le Chili ou la Namibie légifèrent-ils pour éviter le pillage de leurs ressources et constituer leur propre tissu industriel ? Comment la Chine exploite-t-elle sa position dominante en la matière pour faire valoir ses intérêts ? Et enfin, dans quelle mesure la ruée vers les minerais critiques risque-t-elle de provoquer d’autres chocs géopolitiques, industriels, mais aussi sociaux et environnementaux ?
À l'instar de ce que la Chine avait mis en œuvre en cessant ses exportations de terres rares vers le Japon en 2010, l'Indonésie, qui détient de grandes réserves de nickel, interdit désormais l'exportation de la matière première brute afin de développer le raffinage. L'objectif étant ensuite de monter progressivement en puissance sur l'ensemble de la chaîne de valeur, avec la production de véhicules électriques.
Média
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