Guerre Israël - Hamas: pour les pays arabes, l'endiguement de la question palestinienne ne peut plus durer
Ils sont prêts à sortir du statu quo. La World Policy Conference, qui vient de se tenir à Abu Dhabi, a fait entendre un langage nouveau de la part de certains acteurs du monde arabe. L'émotion causée par le massacre du 7 octobre, les prises d'otages et la crainte pour les Gazaouis qui subissent les représailles d'Israël contre le Hamas font bouger les lignes.
« La question palestinienne est une question arabe », affirme ainsi Anwar Gargash, conseiller diplomatique de Mohammed ben Zayed, le président des Emirats arabes unis. « La stratégie d'endiguement de la question palestinienne en place depuis 20 ans a échoué », poursuit-il, alors que certains dirigeants arabes l'avaient accepté ces dernières années, allant jusqu'à signer (ce fut le cas des Emirats) les accords d'Abraham avec Israël.
La première urgence du conseiller émirati : obtenir un cessez-le-feu humanitaire, aider les civils, contribuer à faire libérer les otages via une action diplomatique et humanitaire. Les Emiratis ont accordé 45 millions de dollars d'aide aux Palestiniens, dont 20 millions depuis le 7 octobre. « Plus ce conflit durera, plus les risques qu'il s'étende augmenteront », assure-t-il.
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Trouver un équilibre régional
La région doit déjà gérer des Etats faillis ou en décomposition au Soudan, en Libye, en Syrie et au Yémen. « Gaza ne peut avoir que des effets négatifs sur ces pays. Le conflit peut se régionaliser », alerte Nabil Fahmi.
Pour Dorothée Schmid, chercheuse à l'Institut Français des relations internationales (Ifri), il y a un danger que le flou de la situation, avec l'effondrement de structures étatiques, la fragilité du Liban, l'impossibilité de savoir si le Hezbollah va ou non glisser dans la guerre, « gèle les relations internationales dans une confrontation entre l'Occident et le reste du monde ».
« L'Europe est attirée dans le piège du Hamas de Gaza. Il faut que la guerre cesse, avec le patronage de l'Occident, des Etats-Unis, et des pays qui ont les ressources économiques pour aider », souligne-t-elle.
« Nous devons continuer à travailler pour assurer une stabilité régionale et les plans nationaux doivent se poursuivre », observe le conseiller émirati Anwar Gargash. « La stabilité avec la pauvreté ne veut rien dire, il faut une stabilité partagée, une prospérité partagée, assure-t-il. Pour mener à bien un règlement, tout doit être pris en compte, les frontières comme la question des réfugiés syriens et la transition au Soudan.
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