«C'est un signe de détermination», explique un haut gradé. Un «signal politique», ajoute-t-on, montrant que la France est en mesure d'agir par elle-même : d'apporter une aide, d'évacuer des ressortissants, d'agréger du renseignement autonome.

Le «signalement stratégique» est une des armes d’influence de l’outil militaire. Les capacités n’ont en effet pas seulement un effet opérationnel, qui demeure toujours prioritaire, mais aussi une portée politique. Il s’agit de pouvoir faire, mais aussi d’être vu.

Dans leur étude "Le signalement stratégique : un levier pour la France dans la compétition entre puissances ?" de l'Ifri, Jérémy Bachelier, Héloïse Fayet, Alexandre Jonnekin et François Renaud reviennent sur cette notion complexe.

«L'action militaire peut, dès sa construction, être envisagée comme un signal que percevront et interpréteront les différents auditoires ciblés, afin de démontrer les intentions, la détermination et les capacités de la France, sans toutefois franchir le seuil d'un conflit ouvert. Il s'agit de peser sur les calculs adverses et de les faire évoluer dans un sens favorable, sans nécessairement avoir à recourir à la force mais en s'appuyant sur un message de crédibilité militaire»

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