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Guerre Israël-Hamas : Gaza livrée à l'indifférence internationale

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cité par Julie Connan dans

  La Croix
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Alors que l’ONU se désespère de ne pas voir émerger un consensus pour un cessez-le-feu, l’indignation exprimée par certains États à l’égard des pertes et dommages civils dans la bande de Gaza ne trouve pas d’écho concret.

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L'observateur permanent de l'État de Palestine, Riyad Mansour, au siège de l'ONU à New York - 27 Octobre 2023
L'observateur permanent de l'État de Palestine, Riyad Mansour, au siège de l'ONU à New York - 27 Octobre 2023
Politique turque
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Au gré des jours, les responsables onusiens peinent à renouveler leur champ lexical pour alerter sur la situation humanitaire désastreuse dans la bande de Gaza : «catastrophe», «hécatombe», «scénario encore plus infernal»... Quant aux Gazaouis, pris dans cette guerre meurtrière entre l’armée israélien ne et le Hamas, leurs voix sont de plus en plus inaudibles. Pour constater par eux-mêmes la détérioration des conditions de vie pour les civils déplacés, massés dans le sud de la bande de Gaza, une dizaine d’ambassadeurs au près du Conseil de sécurité se sont rendus, lundi 11décembre, au pos te-frontière de Rafah en Égypte, point de passage et épicentre d’une aide humanitaire qui ne passe que marginalement.

Philippe Lazzari ni, patron de l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), n’a pas caché «une profonde frustration, de la déception et un peu d’indignation aussi parce que nous ne pouvons même pas par venir à un consensus pour un cessez-le-feu ». Une allusion au retentissant veto américain au Conseil de sécurité qui a bloqué, le 8 décembre, une résolution sur un «cessez-le-feu humanitaire immédiat».

«Appeler à mettre fin à l’hécatombe des vies palestiniennes à Gaza ne revient pas à nier les attaques abominables du 7octobre en Israël», perpétrées par le Hamas, a-t-il plaidé. Forcé de constater la «paralysie» du Conseil de sécurité, Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, a promis qu’il «n’abandonnerait pas » son combat en faveur d’un cessez-le-feu. Les moyens d’action restent toutefois limités en cas de blocage : un texte similaire devait être soumis mardi 12 décembre après-midi à New York à l’Assemblée générale, mais ses résolutions ne sont pas contraignantes.

« II est frappant de voir que le secrétaire général des Nations unies est le seul à dénoncer de façon vigoureuse cette situation cauchemardesque, avec des pertes civiles immenses, une population piégée sur une sur face extrêmement réduite dans le sud de la bande de Gaza, et des bombardements massifs et indiscriminés qui conduisent à des destructions d’infrastructures considérables », s’étonne Denis Bauchard, conseiller pour le Moyen-Orient à ’Institut français de relations internationales (Ifri) et ancien ambassadeur, qui note une « certaine indifférence internationale ».


« Israël a habitué à des actions qui échappent à tout contrôle, y compris du parrain américain, poursuit l’ex-diplomate. Mais la tendance actuelle est de s’en tenir aux pressions des États-Unis, en faveur d’attaques plus ciblées, qui ne sont sans doute pas suffisantes. »


La Maison Blanche, premier soutien de l’État hébreu, demande aussi des «pauses humanitaires supplémentaires » mais considère qu’un cessez-le-feu humanitaire immédiat «laisserait le Hamas contrôler Gaza». Washington a d’ailleurs fait passer «en urgence» la vente à Israël de près de 14000 obus de chars. Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, a promis qu’il « n’abandonnerait pas» son combat en faveur d’un cessez-le-feu.

Côté européen, le chef de la diplomatie, Josep Borrell, a dénoncé lundi la situation «apocalyptique » pour les civils de Gaza, et les dirigeants de quatre pays - Irlande, Es pagne, Malte et Belgique - ont adressé une lettre à Charles Michel, le président du Conseil européen, appelant à «mettre fin au carnage, au massacre de civils innocents», avec l’espoir que l’UE adopte une position forte lors du sommet de jeudi et vendredi prochains à Bruxelles. Mais l’Europe ne parle pas d’une seule voix.

« Il y a des divergences très fortes au niveau des États, et si Charles Michel et Josep Borrell ont tenu des propos très sévères, Ursula von der Leyen (présidente de la Commission, NDLR) est plus en sympathie avec Israël », note Denis Bauchard.

 

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Denis BAUCHARD

Intitulé du poste

Conseiller, Programme Turquie/Moyen-Orient de l'Ifri

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L'observateur permanent de l'État de Palestine, Riyad Mansour, au siège de l'ONU à New York - 27 Octobre 2023
Politique turque