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En difficulté face aux rebelles, la junte militaire birmane libère des milliers de prisonniers

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interviewée par Julie Rausis dans "La Matinale" sur

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L’armée birmane a amnistié mercredi 3300 prisonniers et transféré l'ex-cheffe du gouvernement déchu Aung San Suu Kyi en résidence surveillée. Des signes de plus de son affaiblissement, selon la spécialiste Françoise Nicolas.

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Taunggyi, Myanmar: Army crackdown on protesters
Taunggyi, Myanmar: Army crackdown on protesters
© R. Bociaga/Shutterstock
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La Birmanie se trouve-t-elle à un tournant? L'armée, au pouvoir depuis son coup d'Etat en 2021, a essuyé de lourdes pertes stratégiques et humaines ces derniers mois. Dans ce contexte, l'annonce ce mercredi de l'amnistie de 3300 prisonniers, comme chaque année à l’occasion du nouvel an birman, est avant tout "très symbolique", pour Françoise Nicolas, conseillère du Centre Asie de l'Institut français des relations internationales.

Dans La Matinale, l'experte analyse : "L'armée est en difficulté et donc elle peut être un peu contrainte de prendre des mesures d'apaisement".

Éviter un embrasement pourrait passer par la libération de prisonniers, bien que la mesure ne soit pas exceptionnelle et qu’il ne s'agit pas uniquement de détenus politiques, mais aussi par le fait de garder en vie la toujours très populaire Aung San Suu Kyi. L'ancienne cheffe du gouvernement déchu purge une peine de 27 ans de prison dans des conditions difficiles, dans une prison à Naypyidaw, la capitale bâtie par les militaires. 

Depuis le renversement de son gouvernement et son arrestation en 2021, une seule photo d’elle a fuité.

La mort d'Aung San Suu Kyi, la pire crainte de l'armée

Le transfert d'Aung San Suu Kyi de sa cellule vers une résidence surveillée a été annoncé mercredi. En cause, selon l'armée, une vague de chaleur avec des températures de plus de 40 degrés et la nécessité de protéger les détenus vulnérables. Il n'a pas encore été possible de déterminer s'il s’agit d'une décision temporaire ou d'un aménagement, voire d'une réduction officielle de sa peine.

Si Aung San Suu Kyi meurt en prison, ça serait la catastrophe généralisée, car elle bénéficie encore d'une cote de popularité très importante auprès de la population birmane,  Françoise Nicolas, conseillère du Centre Asie de l'Institut français des relations internationales

Mais derrière cette décision de l'armée se cache ce qui est "peut-être ce que la junte craint le plus", selon Françoise Nicolas, soit le décès d'Aung San Suu Kyi en prison. "Ça serait la catastrophe généralisée, car elle bénéficie encore d'une cote de popularité très importante auprès de la population birmane."

 

Ces derniers mois, la résistance birmane a tenu en échec la junte militaire au pouvoir.

 

"Un tournant clair est vraiment intervenu en octobre dernier", explique Françoise Nicolas, "plusieurs organisations ethniques armées se sont coordonnées pour attaquer la junte et cette offensive a mené à la perte de nombreuses villes".

Les dégâts ne sont pas seulement stratégiques, mais aussi humains.

L'experte éclaire : "la junte militaire a subi des pertes très importantes et désormais l'effectif global serait inférieur à 100 '000 hommes"

Elle vient donc d'imposer un service obligatoire d'au moins deux ans afin de renflouer ses rangs, alors que son avenir à la tête du pays est plus que jamais incertain.

 

> Ecouter l'intervention de Françoise Nicolas sur le site de RTS

 

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Françoise NICOLAS

Françoise NICOLAS

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Conseillère au Centre Asie de l'Ifri

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Taunggyi, Myanmar: Army crackdown on protesters
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