Le nœud se resserre sur Pékin et son industrie technologique. Dans la nuit de mercredi à jeudi, le gouvernement néerlandais a confirmé son intention de limiter certaines exportations d’équipements pour la fabrication de semi-conducteurs vers la Chine. La décision était certes attendue. Fin janvier, plusieurs fuites dans la presse américaine faisaient état d’un accord probable entre les États-Unis, le Japon et les Pays-Bas pour l’accélération des mesures visant à limiter les exportations et ainsi le développement chinois sur le segment des puces avancées. [...]

« Sur le plan technologique, c’est une décision qui est très embêtante pour les fondeurs chinois, comme SMIC (Semiconductor Manufacturing International Corporation, NDLR), même si, commercialement, l’impact pourrait être limité à court terme », indique Mathilde Velliet, chercheuse en géopolitique des technologies à l’Ifri. L’experte rappelle, en effet, que le géant chinois
dispose d’une expertise suffisante pour produire les puces plus matures, qui constituent la majorité de ses ventes, à destination des secteurs moins stratégiques comme l’automobile. Ce n’est en revanche pas le cas des machines permettant de fabriquer des puces très finement gravées, utilisées notamment dans les supercalculateurs et l’intelligence artificielle. [...]

« Si la décision du gouvemement néerlandais relève de la compétencenationale, elle pourrait avoir des répercussions sur les chaînes d’approvisionnement ou provoquer des mesures de rétorsion qui toucheront toute l'Europe. La possibilité pour les États-Unis d’obtenir ce type d’accord bilatéral interroge sur la capacité de coordination de l’Union européenne ainsi que ses marges de manoeuvre », juge Mathilde Velliet.
 

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