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Aux Philippines, le sulfureux ticket Marcos-Duterte à l’épreuve du pouvoir

Interventions médiatiques |

citée par Dorian Malovic dans

  La Croix
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Ferdinand Marcos Jr, fils du dictateur du même nom, a prêté serment ce jeudi 30 juin à Manille, un mois après avoir été largement élu président. Le singulier tandem politique qu’il forme avec sa vice-présidente Sara Duterte, fille du président populiste sortant, est annonciateur de rivalités et de frictions. Au détriment des Philippins.

Contenu intervention médiatique

Après des décennies consacrées à redorer l’image de sa famille, Ferdinand « Bongbong » Marcos Junior, 64 ans, a prêté serment jeudi 30 juin et devenir officiellement le nouveau président des Philippines. Grâce à l’indéfectible soutien de sa célèbre mère Imelda, épouse de l’ancien dictateur contraint à l’exil il y a trente-six ans, Marcos Jr a parachevé le spectaculaire retour en grâce de son clan. Avec l’élection au poste de vice-présidente de Sara Duterte, 44 ans, fille aînée du président populiste sortant Rodrigo Duterte, les Philippines se verront dirigées pendant six ans par un « ticket » improbable incarnant deux des clans les plus puissants du pays.

 Corruption et intimidation

« Contrairement au précédent “ticket” Rodrigo Duterte et Leni Robredo, en opposition ouverte sur tous les sujets de société, les deux personnalités actuelles Marcos et Duterte partagent les mêmes valeurs populistes et autoritaires », explique Sol Iglesias, professeur de sciences politiques à l’université des Philippines. 

On pourrait dès lors imaginer que ce couple au sommet du pouvoir va parfaitement s’entendre pour « unifier le pays, lutter contre le chômage et l’inflation » comme promis par Marcos Jr durant sa campagne. Mais ce serait mal connaître la structure politique des clans philippins qui tirent depuis longtemps les ficelles dans ce pays pauvre d’Asie du Sud-Est, que ce soit par la corruption ou l’intimidation. 

[...]

Cette alliance politique et clanique de circonstance résistera-t-elle aux multiples défis que doit relever le pays ? « Cette hostilité mutuelle en début de mandat m’inquiète », affirme encore Sol Iglesias.

D’autant que « l’âge d’or » annoncé par « Bongbong » Marcos « pourrait n’être qu’une promesse qui n’engage que ceux qui y croient », analyse Sophie Boisseau du Rocher dans une note très détaillée tout juste publiée par le Centre Asie de l’Institut français des relations internationales (Ifri). 

« Cette promesse ne s’appuie sur aucun programme connu ou plan directeur clair », souligne la chercheuse. Sans parler de son « manque d’expertise » et « de compétence ».

Dans ce contexte économique très difficile, et compte tenu de la personnalité singulière des deux leaders aux manettes, de nombreux observateurs craignent que le ticket Marcos-Duterte ne soit pas gagnant pour la majorité des Philippins. 

 

> Retrouvez l'article dans son intégralité sur le site de La Croix.

 

 

 

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Sophie BOISSEAU du ROCHER

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Ancienne Chercheuse associée, Centre Asie de l'Ifri