L’entretien téléphonique entre Donald Trump et Vladimir Poutine, un rendez-vous très attendu aux résultats très limités
Le cessez-le-feu en Ukraine évoqué par les deux présidents, mardi 18 mars, se borne aux infrastructures énergétiques, moins cruciales avec la fin de l’hiver. Un accord très éloigné de l’arrêt des hostilités souhaité par l’Américain.
Depuis des décennies, Donald Trump prétend maîtriser l’art de l’accord, du « deal ». Au terme de son entretien très attendu avec Vladimir Poutine, mardi 18 mars, il est permis de douter à la fois de sa stratégie, de ses résultats et de ses intentions. Certes, le président russe n’a pas opposé une fin de non-recevoir désobligeante à son homologue américain, ce dernier étant persuadé de pouvoir arracher un cessez-le-feu sans délai dans le conflit en Ukraine. Mais il s’est contenté d’en valider une version très réduite, a minima, ne l’engageant à rien pour la suite : soit un cessez-le-feu limité aux infrastructures énergétiques, alors que l’hiver s’achève. Sur le terrain, pour le moment, rien n’a changé : Moscou et Kiev se sont mutuellement accusés d’attaques aériennes dans la nuit de mardi à mercredi. La Russie a tiré six missiles et 145 drones, selon l’armée ukrainienne. Les forces de défense arienne russes ont pour leur part annoncé avoir abattu 57 drones qui, dans le sud, ont notamment ciblé un dépôt pétrolier.
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« Poutine offre quelques fausses concessions, souligne Tatiana Kastouéva-Jean, directrice du Centre Russie-Eurasie à l’Institut français des relations internationales (IFRI), comme le renoncement aux frappes sur les structures énergétiques, qui ont moins d’importance en ce début de printemps et le retour des températures plus clémentes, ou l’échange de prisonniers de guerre, qui est louable sur le plan humanitaire, mais sans conséquences stratégiques. Cela masque un échec de Trump, qui n’a pas obtenu l’arrêt total des hostilités pour trente jours, une proposition formulée à Djedda [Arabie saoudite] avec les Ukrainiens, ni la suspension des opérations navales en mer Noire, où la flotte russe a été mise en échec par les drones ukrainiens. »
Dans le communiqué, le Kremlin a remercié Donald Trump pour ses efforts en vue d’une paix. En geste de bonne volonté, il a souligné qu’un échange de prisonniers – comme il y en a eu plusieurs depuis trois ans – se tiendra mercredi 19 mars, permettant à 175 personnes de chaque côté de retrouver leur pays.
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