Nigeria : comprendre le rôle des femmes dans les groupes armés non étatiques et dans l'architecture de sécurité
Depuis 1999, date à laquelle il a retrouvé un gouvernement civil après une succession de régimes militaires, le Nigeria a continué à faire face à d’énormes défis concernant sa légitimité et son monopole de l’usage de la violence.

Des groupes de protestation, des mouvements sociaux et des groupes armés non étatiques sont apparus au fil des années pour réclamer une meilleure gouvernance dans certains cas et, dans d’autres cas extrêmes, la sécession, l’autodétermination et la subversion du système politique séculier du Nigeria. Nombre de ces groupes sont prêts à prendre les armes contre l’État pour atteindre leurs objectifs. Les hommes sont généralement les principaux acteurs de ces groupes armés, tandis que la plupart des femmes sont considérées comme victimes.
Cependant, depuis 2014, lorsque Boko Haram a commencé à déployer des femmes kamikazes et à mobiliser de plus en plus de filles et de femmes dans ses stratégies terroristes, le rôle des femmes dans les conflits armés au Nigeria et leur capacité à utiliser la violence ont gagné en visibilité. Malgré cela, il reste difficile de déterminer leur rôle (en particulier si elles occupent des positions de pouvoir et ont la capacité de perpétrer des violences) dans les activités des groupes armés contre l’État nigérian, à en juger par le fait que les bénéficiaires des programmes d’amnistie et de déradicalisation du gouvernement sont très majoritairement des hommes.
S’appuyant sur des entretiens avec des acteurs clés, cette note propose de combler ce vide en interrogeant le rôle des femmes en tant que victimes ou actrices dans les insurrections de Boko Haram et du Delta du Niger, les deux principales insurrections au Nigeria depuis le retour à la démocratie en 1999, et s’engage dans la perspective d’une réponse législative et politique efficace négociée en augmentant le nombre de femmes dans les postes de sécurité et de direction politique.
Cette note est disponible uniquement en anglais.
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