Madagascar, gérer l'héritage de la transition

Les espoirs placés dans le président Hery Rajaonarimampianina, ou que les acteurs et observateurs ont voulu voir en lui après la désillusion des cinq années de transition, ont rapidement été déçus.
Près d’un an après son élection, le bilan est maigre : le processus de réconciliation nationale est resté lettre morte ; l’économie malgache est confrontée à une dépréciation de l’Ariary qui menace la stabilité sociale ; aucune réforme n’a été engagée et les quelques lois adoptées ne répondent aucunement aux ambitions escomptées par les observateurs ; les élections communales ont été reportées à 2015 et avec elles, les élections régionales et provinciales, ce qui de fait bloque la mise en place de la Haute Cour de Justice (HCJ) ; la gouvernance du pays n’a aucunement été améliorée que ce soit au regard du manque de qualification patent au sein de l’exécutif, ou bien au regard des trafics qui se poursuivent à un rythme extrêmement soutenu en dépit de quelques arrestations et condamnations de petites mains ou d’acteurs périphériques.
Si pareil contexte venait à durer, la réédition d’un scénario de crise du type janvier 2009 ne serait pas à exclure. Il manque cependant deux ingrédients essentiels au développement d’un contexte de crise de pouvoir : une personnalité charismatique et un fait mobilisateur si tant est que le retour de Marc Ravalomanana ne constitue pas ce fait mobilisateur.
Après une présentation des perspectives d’évolution de la situation politique de Madagascar, le présent article s’essaiera à un exercice à vocation prospective sur différents sujets touchant à la souveraineté du pays : le risque d’enracinement d’une économie mafieuse ; la transformation du phénomène dahalo en mouvement organisé de contestation de l’État central ; les enjeux nationalistes associés au dossier des Îles Éparses ; le développement spectaculaire de l’islamisme.
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