L’évolution de la politique russe en matière de lutte antiterroriste : de la Tchétchénie à la Syrie
La Russie est censée posséder les capacités et le savoir-faire nécessaires pour combattre efficacement le terrorisme.
Ses services spéciaux, qui ont acquis une grande expérience dans ce domaine, n’ont pas à se préoccuper de la plupart des contraintes légales et institutionnelles auxquelles sont confrontés leurs homologues occidentaux. Pourtant, malgré ces atouts, la politique antiterroriste représente une faiblesse majeure de l’État russe. La stabilité du Caucase du Nord n’est que relative ; début avril 2017, Saint-Pétersbourg a subi, pour la première fois, une attaque terroriste ; les condamnations occidentales de l’intervention russe en Syrie ont été multiples et l’espoir d’un rapprochement avec l’administration Trump via la coopération antiterroriste ne s'est pas concrétisé. Alors que la Russie est confrontée à des menaces terroristes aussi bien internes qu’externes, sa politique suscite des interrogations ; elle semble même générer des défis sécuritaires à l’intérieur et provoquer de nouvelles tensions avec l’Occident et, en particulier, avec l’Union européenne.
Pavel Baev est directeur de recherche et professeur à l’Institut de recherche sur la paix (PRIO), à Oslo, chercheur associé à la Brookings Institution (Washington DC) ainsi qu’à l’Institut français des relations internationales (Ifri).
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