Rechercher sur Ifri.org

À propos de l'Ifri

Recherches fréquentes

Suggestions

Les nouveaux défis de la Russie sur le théâtre européen de la Baltique et du Nord

Notes
|
Date de publication
|
Référence taxonomie collections
Russie.Eurasie.Visions
Image de couverture de la publication
rev130_couv_fr_page_1.png
Accroche

La longue guerre en Ukraine a entraîné une reconfiguration géopolitique radicale du théâtre de la Baltique ainsi qu’un bouleversement profond de l’équilibre militaire entre la Russie et l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN).

Image principale
Navires de guerre de la marine russe pendant un exercice naval  dans la mer Baltique
Navires de guerre de la marine russe pendant un exercice naval dans la mer Baltique
Travelarium.ph/Shutterstock
Corps analyses

En effet, la Russie a perdu sa position de force et la capacité de menacer ses voisins avec des projections de sa puissance militaire, et, tandis que, pour de nombreux stratèges politiques occidentaux, ces changements semblent artificiels et provisoires, à Moscou, ils sont perçus à la fois comme inacceptables et irréversibles.

Dès la première phase de l’invasion de l’Ukraine, le haut commandement russe a jugé nécessaire de redéployer ses unités les plus aptes au combat, notamment une division d’assaut aéroporté et une brigade d’infanterie de marine, vers les opérations offensives clés, tandis que la flotte de la Baltique a envoyé ses capacités amphibies vers la mer Noire. Au cours de l’actuelle phase de batailles défensives, ces unités sont pleinement engagées pour résister à la contre-offensive ukrainienne, de sorte que la « forteresse Kaliningrad » se trouve privée de la majorité de sa garnison. L’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN a sapé la planification stratégique de la Russie, dans laquelle les théâtres de la Baltique et de l’Arctique constituaient des axes distincts placés sous un commandement différent et dotés d’objectifs spécifiques qui exploitaient une supériorité militaire actuellement perdue. La Russie a obtenu un accès militaire illimité à la Biélorussie, mais la pénurie de troupes entrave l’efficacité de cette alliance, tandis que le déploiement d’ogives nucléaires non stratégiques est très problématique.

Indépendamment de l’issue de cette guerre, la Russie sera incapable de reconstruire sa position de supériorité militaire dans le théâtre de la Baltique ni même d’établir un rapport de force un tant soit peu équilibré avec l’OTAN, qui est en train de mettre en œuvre un nouveau plan pour renforcer sa position dans cette direction en reconfiguration. Moscou pourrait compter sur « la dissuasion par représailles », en tablant sur le fait que de nombreux centres urbains occidentaux sont à portée de ses missiles Kalibr et Iskander, mais elle pourrait aussi décider de recourir davantage aux armes nucléaires qui peuvent être déployées à Kaliningrad. Ces mesures ne peuvent changer la réalité stratégique de la vulnérabilité irréductible de la Russie. C’est pourquoi un leadership post-Poutine, quelle que soit sa composition, pourrait juger nécessaire de modérer ou d’abandonner complètement la voie de la confrontation militarisée avec l’Occident et chercher des opportunités pour rétablir des schémas de coopération, pour lesquels la région de la Baltique constitue l’interface la plus prometteuse.

Pavel K. Baev est professeur et chercheur à l’Institut de recherche sur la paix à Oslo (PRIO). Il est également chercheur associé à la Brookings Institution à Washington D.C. et à l’Ifri à Paris.

Decoration

Contenu disponible en :

Régions et thématiques

Thématiques analyses
Régions

ISBN / ISSN

979-10-373-0776-7

Partager

Téléchargez l'analyse complète

Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.

Les nouveaux défis de la Russie sur le théâtre européen de la Baltique et du Nord

Decoration
Auteur(s)
Photo
Pavel BAEV

Pavel BAEV

Intitulé du poste

Chercheur associé, Centre Russie/Eurasie de l'Ifri

Image principale
Russie, Eurasie, Carte
Centre Russie/Eurasie
Accroche centre

Fondé en 2005 au sein de l’Ifri, le Centre Russie/Eurasie produit de la recherche et organise des débats sur la Russie, l’Europe orientale, l’Asie centrale et le Caucase du Sud. Il a pour objectif de comprendre et d'anticiper l'évolution de cette zone géographique complexe en pleine mutation pour enrichir le débat public en France et en Europe, et pour aider à la décision stratégique, politique et économique.

Image principale

Les commandants russes de la guerre en Ukraine : purges, remaniements et mécontentements

Date de publication
10 décembre 2024
Accroche

Les remaniements du haut commandement militaire russe au cours de la guerre en Ukraine ont eu lieu de manière inégale, aussi bien dans le temps que dans les structures des forces armées. Les motifs et le calendrier des décisions prises par Vladimir Poutine concernant les cadres de l’armée défient souvent toute logique.

Image principale

Les effectifs de l'armée russe après deux ans et demi de guerre en Ukraine

Date de publication
25 novembre 2024
Accroche

En plus d’une victoire militaire en Ukraine, les dirigeants russes souhaitent constituer d’importants effectifs militaires en vue d’un éventuel conflit avec l’OTAN dans l’espace Baltique et la péninsule de Kola. Les prévisions actuelles comptent sur une augmentation des effectifs militaires russes d’environ 350 000 hommes, pour atteindre un total de 1,5 million de soldats et d’officiers. Dans le contexte du conflit qui se déroule actuellement en Ukraine, cet objectif ne peut être atteint sans une nouvelle vague de mobilisation massive. 

Image principale

La relation russo-iranienne à l'épreuve de l'escalade militaire au Moyen-Orient

Date de publication
14 novembre 2024
Accroche

Les relations entre Téhéran et Moscou ont connu un nouvel élan depuis le début de la guerre en Ukraine, passant d'une relation transactionnelle et asymétrique depuis 1991 à la construction d'un véritable partenariat stratégique. Néanmoins, malgré l’approfondissement des coopérations militaire, spatiale, cyber, policière et nucléaire civile, Moscou se montre réticent à s’engager directement aux côtés de Téhéran contre les États-Unis et leurs alliés au Moyen-Orient. Des différences de statut et d’approches freinent ainsi toujours la construction d’une alliance anti-occidentale entre la Russie et l’Iran.

Image principale

La Russie a-t-elle des alliés ? Chine, Iran, Corée du Nord

Date de publication
04 septembre 2024
Accroche

Depuis son agression en Ukraine, la Russie développe ses liens avec trois États qui l’accompagnent dans sa contestation de l’ordre occidental. Le partenariat avec la Chine, inégal, est cependant destiné à durer. Avec l’Iran fonctionne une solidarité de sanctionnés. Et la relation avec Pyongyang est essentiellement opportuniste.

Crédits image de la page
Navires de guerre de la marine russe pendant un exercice naval dans la mer Baltique
Travelarium.ph/Shutterstock

Comment citer cette étude ?

Image de couverture de la publication
rev130_couv_fr_page_1.png
Les nouveaux défis de la Russie sur le théâtre européen de la Baltique et du Nord, de L'Ifri par
Copier
Image de couverture de la publication
rev130_couv_fr_page_1.png

Les nouveaux défis de la Russie sur le théâtre européen de la Baltique et du Nord