L'énergie photovoltaïque: un outil de développement efficace pour les économies subsahariennes
Les coûts de production de l’électricité en Afrique subsaharienne1 sont parmi les plus élevés au monde alors que le taux d’électrification y est le plus faible au monde : environ 30% en moyenne au début 2011, avec environ 60% pour les centres urbains et moins de 15% pour les zones rurales -. Toutefois, le faible développement actuel des infrastructures électriques de transport et de production ainsi que le fort taux de croissance de la demande en électricité du continent indiquent que de profonds changements dans les modes de gestion de ce secteur auront lieu dans les années à venir.
Les choix technologiques en matière de production, les schémas des réseaux de transport et l’organisation de la gestion des équilibres offre-demande ne sont pas encore figés, mais les grands axes de développement le seront d’ici 2050. Dès lors, cette situation de retard par rapport à d’autres continents pourrait représenter en fait une opportunité unique, historique pour l’Afrique, d’intégrer les énergies renouvelables, et notamment l’énergie solaire, de façon rationnelle au sein de ses mix énergétiques pour en faire le socle de sa planification énergétique.
En effet, le continent africain bénéficie d’un ensoleillement abondant, qui fait naturellement de l’énergie photovoltaïque une option à considérer pour produire de l’électricité. Cette caractéristique météorologique n’est toutefois pas suffisante pour entraîner la compétitivité de cette source d’énergie par rapport à d’autres moyens de production. Cette technologie ne pourra en effet se diffuser largement auprès des opérateurs électriques privés et publics que dans la mesure où elle s’insère de façon satisfaisante au sein des mix énergétiques des pays qui font le choix de l’utiliser.
La pertinence du développement du photovoltaïque s’appréciant de façon transversale, c’est tout à la fois les impacts économiques, environnementaux, techniques et sociaux qu’il faut étudier. Lorsque les analyses démontrent, dans une situation donnée, que le bilan économique généré par la production et l’achat de l’électricité photovoltaïque est positif, l’État doit alors s’engager vers une politique de soutien au secteur, en favorisant les cas où le bilan économique global est positif. La mise en place de cette politique est extrêmement délicate, comme le montrent les difficultés rencontrées par les États européens à gérer le développement de cette technologie.
Mais là encore, lorsque la faisabilité technique est démontrée et que les États soutiennent activement le secteur, les conditions essentielles du développement du photovoltaïque ne sont pas encore toutes réunies. En effet, le montage juridique et financier sous-tendant la réalisation des projets est, en Afrique subsaharienne, un véritable défi. En effet, les montants des investissements peuvent rapidement atteindre des niveaux significatifs, et la situation financière des opérateurs électriques locaux, souvent problématique, entraîne une grande frilosité de la part des investisseurs.
Ainsi, nous proposons dans ce document de couvrir les principaux facteurs de réussite d’un programme photovoltaïque mené en Afrique subsaharienne, après avoir dans un premier temps montré les avantages de cette technologie pour les opérateurs électriques du continent.
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1- le cas spécifique du Sud n'est pas pris en compte dans notre note
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