L’Égypte, nouvelle plateforme gazière en Méditerranée orientale
Les découvertes gazières en Méditerranée orientale ont bouleversé les perspectives énergétiques des pays concernés qui s’enfonçaient de plus en plus dans la dépendance aux importations. Elles ont et auront de profondes implications sur les équilibres géopolitiques et économiques régionaux.
L’Égypte était jusqu’au début des années 2010 un exportateur de gaz, mais la croissance de sa demande intérieure et l’insuffisance de sa production l’ont contrainte à cesser ses exportations et à importer du gaz naturel liquéfié (GNL), entraînant des surcoûts importants alors que son économie était déjà fragilisée.
Israël avait commencé à importer du gaz égyptien en 2007 et a subi les conséquences de la baisse régulière de la production en Égypte : en dépit des contrats passés, Le Caire ne pouvait ainsi plus exporter le moindre mètre cube en Israël. Cela a également lourdement affecté la Jordanie qui importait également du gaz égyptien. Depuis 2015, la Jordanie est contrainte d’importer au prix fort du GNL, notamment qatari, via son port d’Aqaba.
Cette situation a changé avec la découverte d’importants gisements offshore par Israël – qui a perdu beaucoup de temps pour mettre en place un cadre réglementaire, politique et fiscal mettant d’accord tous les acteurs locaux (politique, économique) pour développer ce gaz –, mais aussi en Égypte et dans une moindre mesure, au large de Chypre. En l’espace de dix ans, ces pays qui se préparaient à être importateurs de gaz, exposés aux aléas des fournisseurs et des marchés mondiaux, envisagent désormais leur indépendance gazière, une sécurité d’approvisionnement dans un contexte de consommation intérieure en forte croissance et même l’exportation dans la région et potentiellement vers l’Europe, d’un surplus, qui s’annonce significatif.
Régions et thématiques
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
L’Égypte, nouvelle plateforme gazière en Méditerranée orientale
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesLa fuite de la black mass européenne : d'une boite noire à un recyclage stratégique
Le recyclage des batteries de véhicules électriques (VE) est un élément essentiel pour renforcer l’autonomie stratégique de l’Union européenne (UE) dans le domaine des chaînes de valeur des matières premières critiques. Pourtant, les évolutions récentes de la chaîne de valeur européenne des véhicules électriques, marquées par des annulations ou des reports de projets, tirent la sonnette d’alarme sur les perspectives de l’industrie du recyclage des batteries en Europe.
Nouvelles géopolitiques de l'énergie - Politique étrangère, vol. 89, n° 4, hiver 2024
Après le drame de Valence et alors que se termine la COP29, le dérèglement climatique oblige à examiner de très près le rythme et les impasses de la transition énergétique. Les États pétroliers du Golfe ont-ils à la fois la volonté et les moyens de transformer leurs économies gazière et pétrolière ? Les États membres de l’Union européenne ont-ils progressé depuis leur réponse en ordre dispersé aux diktats gaziers de Moscou ? Les stratégies européenne et américaine pourront-elles, un jour, converger ? Quelle place, demain et à plus long terme, pour le nucléaire et les énergies renouvelables ?
Les marchés du carbone peuvent-ils faire une percée à la COP29 ?
Les marchés volontaires du carbone (MVC) ont un potentiel élevé, notamment pour réduire le déficit de financement de la lutte contre le changement climatique, en particulier en Afrique.
Le secteur électrique indien à la croisée des chemins : relever les défis des distributeurs d'électricité
Le secteur électrique indien a besoin d’une réforme urgente.