Le développement du réseau routier en Chine: Incohérences et inégalités
La Chine possède l'un des réseaux routiers les plus denses de tous les pays en développement. Cependant, les données statistiques aux niveaux national et régional révèlent deux tendances déconcertantes.
D'une part, la croissance de la longueur totale des routes a ralenti depuis 2003, malgré l'affichage d'une politique qui vise à produire l'effet inverse. Cette tendance se retrouve aussi bien dans les régions de l'ouest, du centre ou de l'est - trois régions différentes en termes de politique de transports. D'autre part, alors qu'il est avéré que le réseau routier de base a le plus d'impact dans les zones rurales, les régions du centre et de l'ouest de la Chine continuent de privilégier les voies expresses et voies rapides, en dépit de leurs besoins urgents de lutter contre la pauvreté et d'améliorer la circulation des marchés.
À travers une analyse des processus de formulation, d'acceptation et de financement des projets routiers, l'auteur postule que les institutions fiscales fédérales ont fortement influencé les motivations des dirigeants et bureaucrates des provinces chinoises, acteurs clés dans la définition des priorités et dans le choix des moyens de financement. Il soutient que trois variables - insuffisance des revenus fiscaux, biais procéduriers, et qualité de la participation des capitaux privés - expliquent la discrimination qu'exercent les dirigeants des provinces à l'encontre de certaines formes de financement et de certains types de routes. Ces variables suggèrent un mécanisme vicieux : les provinces de l'intérieur, qui pâtissent de systèmes fiscaux inadaptés et ne bénéficient que de médiocres capitaux privés, sont incitées à maximiser leur base fiscale et les loyers privés en concentrant leurs ressources sur la création de voies rapides à péage.
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