La Russie et le changement climatique : entre déni et adaptation
Dans le consensus international sur le changement climatique, la Russie fait figure d’exception.
Certes, elle reconnaît officiellement que le réchauffement constitue une menace pour le monde et pour elle-même. Pour autant, elle n’a pris à ce jour aucune mesure significative visant à réduire les émissions de carbone ou à développer des sources d’énergie renouvelable. Vu de Moscou, l’exploitation des hydrocarbures joue un rôle fondamental dans son statut de grande puissance et d’acteur économique international.
Malgré le dégel du permafrost, la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes, la sensibilisation croissante de la population et la décarbonisation en cours en Europe et en Asie, le gouvernement russe persiste dans son immobilisme en la matière. Sa « politique d’adaptation » au changement climatique vise principalement à faire illusion, et n’implique pas la mise en œuvre de changements substantiels et la prise des décisions difficiles.
Il semble aujourd’hui peu probable que la Russie opère une transition réelle vers une économie post-carbone. Certes, on ne peut totalement l’exclure. Les décideurs pourraient en effet être contraints d’admettre que le pays risque de manquer le tournant de la révolution énergétique du XXIe siècle, et que la politique climatique russe actuelle n’est pas soutenable sur les plans environnemental, économique et, surtout, stratégique. Cependant, une transition progressive et cohérente paraît difficilement envisageable.
Bobo Lo est chercheur associé au Centre Russie/NEI de l’Institut français des relations internationales (Ifri).
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