La modernisation de la Bundeswehr : un retour aux fondamentaux?
La guerre en Ukraine conduit la Bundeswehr à se recentrer sur la défense du territoire et la sécurité collective, qui constituent son cœur de métier. Il s’agit d’une rupture avec les cadres d’emploi qui ont prévalu depuis la fin de la guerre froide, période durant laquelle la Bundeswehr a péniblement tenté de se transformer en armée d’intervention.
Avec la création d’un fonds spécial unique de 100 milliards d’euros la Bundeswehr bénéficie d’une opportunité inédite, lui permettant tout à la fois de se doter de forces modernes et interopérables et de restaurer sa crédibilité vis-à-vis de ses alliés, en premier lieu les États-Unis. Dans le contexte économique actuel, la question de la soutenabilité de cette transformation reste posée, en cas de retournement de l’opinion publique et d’arbitrages politiques privilégiant la stabilisation des finances publiques. L’objectif du gouvernement allemand de faire de la Bundeswehr la première armée conventionnelle en Europe entraînera un glissement des équilibres sur le continent, même si cela s’effectue dans un cadre multinational et sur une base coopérative. Il convient d’en mesurer les implications pour la sécurité européenne, la relation transatlantique et les partenariats de l’Allemagne avec les États européens, dont la France.
Éric-André Martin est secrétaire général du Comité d’études des relations franco-allemandes (Cerfa) à l’Ifri.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
La modernisation de la Bundeswehr : un retour aux fondamentaux?
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesLa frappe dans la profondeur : un nouvel outil pour la compétition stratégique ?
Atteindre la profondeur du dispositif ennemi pour l’affaiblir et faciliter l’obtention d’un résultat opérationnel ou stratégique est un objectif majeur des armées. Quels sont les moyens nécessaires pour mener des frappes dans la profondeur dans un double contexte de haute intensité et de renforcement des défenses adverses ?
Entre ambitions industrielles et contribution à l'OTAN, les défis de la European Sky Shield Initiative
La guerre en Ukraine et la reconnaissance de la Russie comme principale menace pour la sécurité européenne poussent les Alliés à réinvestir dans leur défense sol-air et antibalistique.
Les mots, armes d'une nouvelle guerre ?
Les Mots armes d’une nouvelle guerre rappelle une vérité souvent oubliée : les mots tuent. Ils préparent l’action militaire et lui donnent un sens. Alors que chaque événement retentit désormais dans le monde entier, répercuté de smartphone en smartphone ou d’ordinateur en ordinateur, tout acte de guerre tend à devenir un acte de communication, et inversement. Les états-majors l’ont aujourd’hui bien compris et se saisissent de cette guerre des récits faite d’armes immatérielles pour intimider des ennemis, rassurer ou galvaniser des opinions publiques chauffées à blanc par le flot d’images reçues sur les réseaux sociaux.
Après la mort de Nasrallah, quelle stratégie régionale pour l’Iran ?
Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah, a été tué dans une frappe israélienne à Beyrouth le 27 septembre. La milice et son dirigeant étaient considérés comme le fer de lance de l’Axe de la Résistance, cette coalition de groupes miliciens majoritairement chiites qui sont au coeur de la stratégie régionale de l’Iran.