La Chine à Madagascar : entre opportunisme politique discret et trafics intenses

Dans le contexte de rivalités régionales croissantes entre grandes puissances dans l’Océan Indien, l’enjeu des relations sino-malgaches est majeur.

Comme ailleurs en Afrique, la Chine occupe à Madagascar une place prépondérante parmi les exportateurs, tout en étant un importateur de second rang. Sa politique de financement de projets d’infrastructure est modeste, comme ses investissements directs. En la matière, elle est concurrencée par la France et par deux rivaux asiatiques, le Japon et la Corée du Sud, qui de fait contiennent son influence. Relayées par une communauté chinoise ancienne désormais alignée sur Pékin, les autorités chinoises défendent discrètement mais activement leurs intérêts. C’est dans l’économie informelle de l’exploitation des ressources naturelles que les opérateurs chinois jouent un rôle majeur, contribuant à perpétuer l’extractivisme dont Madagascar peine à sortir depuis l’indépendance et jouant de fait un rôle important dans le financement des pouvoirs qui se succèdent.
Fidèle à sa doctrine revendiquée de non-ingérence, la Chine ne prend pas officiellement partie dans la vie politique malgache, tout en menant une politique d’influence active et en renforçant ses positions en temps de crise. La Grande Ile est à l’écart du « collier de perles » de ports utiles à la marine chinoise et joue pour l’instant un rôle limité dans la politique de sécurité régionale active de Pékin, mais l’intérêt stratégique croissant du canal du Mozambique est de nature à changer la donne. La réalisation du projet de construction du port en eaux profondes de Narindra, sur la côte Ouest, objet d’un accord de principe chinois, constituerait un tournant, compte tenu de son possible usage militaire.
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