Emmanuel Macron doit-il revoir ses ambitions à la baisse ?
En début de semaine, Emmanuel Macron faisait sa rentrée diplomatique avec la désormais traditionnelle conférence des ambassadeurs ou l’occasion pour le chef de l’état d’exposer sa vision des défis à relever en matière de politique étrangère.
« En évitant de rencontrer les élus nigérians, Emmanuel Macron a mis en exergue leur échec »
Benjamin Augé décrypte le récent voyage au Nigeria du président français, où la priorité a été donnée aux rencontres avec les entrepreneurs et le monde de la culture.
Macron en Afrique pour relancer la lutte contre le terrorisme
L'attaque sur le QG du G5 Sahel à Sévaré le 29 juin et l'embuscade sur les forces de l'opération Barkhane à Gao le 1er juillet au Mali ont mis au coeur de l'agenda du président de la République française, en voyage en Afrique pour deux jours début juillet, la question de la sécurité dans la bande sahélienne. Afin d'en mieux saisir les enjeux, Alain Antil était l'invité de Rebecca Fitoussi dans l'émission On va plus Loin.
Budget de l'Eurozone « L’enthousiasme franco-allemand ne décide pas de tout »
Mardi 19 juin, Angela Merkel et Emmanuel Macron s’accordaient sur la création d’un budget commun de la zone Euro. Ses contours précis restent encore pourtant à dessiner, selon Barbara Kunz, chercheur à l’Institut Français des Relations Internationales (IFRI).
"Macron treibt Merkel vor sich her"
Les ministres allemand et français discutent ce mardi au château Meseberg près de Berlin d'un concept de réforme commun pour l'Europe. En amont des négociations, les deux parties étaient optimistes quant à la possibilité de parvenir à un accord. Le président français Emmanuel Macron semble prêt pour des concessions de grande envergure. Paris voudrait une Europe basée sur la coopération franco-allemande, affirme le politologue Hans Stark du Comité d'études des relations franco-allemandes (Cerfa).
Lutter contre les "fake news" est une affaire délicate
La France fait partie des nombreux pays européens à vouloir légiférer sur les "fake news", au moment précis où de nombreux journalistes français rejoignent les rangs de la nouvelle chaîne de télévision russe RT France.
La Russie est davantage visible dans le paysage médiatique français
La chaîne de télévision d'Etat RT, voix de la Russie dans le monde, a créé une antenne en France où elle a recruté de nombreux journalistes français. Une tendance inquiétante pour le chercheur.
Préserver les partenariats de défense avec les États-Unis et le Royaume-Uni est un intérêt majeur pour la France
Nicolas Sarkozy se présentait comme un président français transatlantique ou anglophile. Emmanuel Macron semble avoir pris cette approche un peu plus loin. Macron semble avoir pris la France et lui-même la responsabilité de ne pas permettre à la Grande-Bretagne et, plus important encore, aux États-Unis de dériver trop loin de l'Europe. Est-ce qu'il réussit à ça ?
Le pari russe d’Emmanuel Macron
Si le voyage à Saint-Pétersbourg du chef de l’Etat marque un incontestable réchauffement des relations franco-russes, le journaliste du « Monde » Marc Semo rappelle que les prédécesseurs de M. Macron avaient tous pensé, au début, pouvoir faire bouger les choses avec M. Poutine. Sans résultat. Le contraste était saisissant. Devant un parterre d’hommes d’affaire du forum économique de Saint-Pétersbourg, une sorte de « Davos russe », le 25 mai, Emmanuel Macron jouait la séduction, tutoyant le président russe et l’appelant « cher Vladimir ».
Thierry de Montbrial : « La France et la Russie ont besoin l'une de l'autre »
ENTRETIEN - Rencontre entre Macron et Poutine, Israël, nucléaire iranien, Corée du Nord… le président fondateur de l'Institut français des relations internationales (Ifri) analyse les enjeux diplomatiques du moment.
La diplomatie française selon Emmanuel Macron
Quelles sont les principales caractéristiques de la politique étrangère d’Emmanuel Macron ? S’inscrit-elle dans la continuité de celle de ses prédécesseurs ? Thomas Gomart, directeur de l'Ifri revient sur la diplomatie française selon Emmanuel Macron.
Macron-Trump, des amis sans affinités
Alors que tout les éloigne dans leurs convictions et leurs parcours, les deux présidents affichent une entente personnelle qu’ils mettront en scène pendant trois jours à partir de lundi.
"Macron a su nouer une relation avec Trump"
Thomas Gomart*, directeur de l'Institut français des relations internationales (IFRI), analyse le style présidentiel à l'international. Un an après son élection et un démarrage en trombe sur le plan international, le bilan d'Emmanuel Macron paraît contrasté. Pourquoi ?
Emmanuel Macron face aux doutes du Parlement européen
Le Président Emmanuel Macron fait jouer à la France toute sa place au sein de l'Union Européenne. Alors que les élections européennes approchent, son principal défi sera de relancer le débat sur l'Union, sur un terrain différent. Plus de souveraineté, plus de démocratie...
Frappes en Syrie: « Il ne faut pas surestimer la portée diplomatique des frappes pour la Russie »
Julien Nocetti, chercheur à l’Institut français des relations internationales (Ifri) revient sur les déclarations de Vladimir Poutine pour qui de nouvelles frappes occidentales contre la Syrie provoqueraient « le chaos » dans les relations internationales…
Macron, de Jupiter à Diplomator
Face à Trump, le président de la République parie sur le pragmatisme. L'annonce, le délai, puis l'attente d'une intervention occidentale en Syrie - afin de sanctionner le récent usage d'armes chimiques par l'armée de Bachar el-Assad, le samedi 7 avril, dans la Ghouta - relancent la discussion sur les capacités militaires de la France, notamment ses forces de projection.
A ce sujet, une étude très complète de l'Institut français des relations internationales (Ifri) vient apporter à point nommé des pistes de réflexion intéressantes. Ce document synthétique est précieux pour comprendre les enjeux auxquels se trouve confronté le président de la République, par ailleurs promoteur affirmé d'une politique extérieure aussi ambitieuse que tendue vers l'action.
Le poids de la relation personnelle
Emmanuel Macron a lancé un effort budgétaire louable et tracé des perspectives rassurantes. 1,7 milliard d'euros supplémentaires par an durant les quatre premières années de la Loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025, suivis de 3 milliards d'euros entre 2023 et 2025, de quoi porter le budget de la Défense à 50 milliards d'euros et à 2% du PIB en 2025 (conformément aux exigences formulées sur ce dernier point par Donald Trump envers ses alliés de l'OTAN).
Dans cet accroissement, l'accent sera mis sur l'autonomie stratégique de la France, c'est-à-dire les drones, les satellites et les effectifs attachés à la fonction "connaissance et anticipation". Mais l'ensemble de la LPM apparaît surtout comme un investissement de "régénération du potentiel" plus que comme une "remontée en puissance". Avec deux conditionnalités : d'une part, l'ensemble de ce dispositif budgétaire ne sera bien mené à terme que si Macron est réélu en 2022, d'autre part, ces lignes de crédit ne disent rien de ce que seront les options stratégiques majeures et la "doctrine" suivie.
Sur ce dernier point, les regards se tournent évidemment vers Washington, où le président français se rendra en visite officielle, du 23 au 25 avril prochains. Car c'est de là que proviennent non pas des réponses mais des questions, entre lesquelles Emmanuel Macron devra slalomer. Il l'a fait jusqu'ici avec talent et virtuosité ; en particulier, il a impeccablement saisi à quel point la relation personnelle entre deux chefs d'Etat est une donnée essentielle qui influe autant sur la ligne suivie que sur les marges d'action. A ce titre, malgré les nombreux coups de menton, les foucades et les formules à l'emporte-pièce de Donald Trump, le "coefficient individuel" de Macron l'a non seulement épargné, mais il lui a laissé une liberté de parole des plus utiles.
Alors que l'administration Trump a annoncé qu'elle fera savoir, le 12 mai, si elle annule ou pas l'accord sur le nucléaire iranien (conclu par Barack Obama en 2015), le président français (à l'unisson avec la Première ministre britannique et la Chancelière allemande) va déployer à Washington tout son savoir-faire pour obtenir la reconduction de cet essai de rationalisation diplomatique avec l'Iran, que les Européens jugent crucial à bon escient.
Le pari de l'entente
Pour y parvenir, mais la barre est très haut, Emmanuel Macron, le président de "l'action", va devoir remiser plusieurs de ses grandes idées pour se lover dans les creux de la réalité américaine, qui se révèle d'une rare complexité. Notamment, il n'hésitera pas à mettre en avant les points d'entente entre les Etats-Unis et la France et à donner des gages à Trump, ce qui est supposé inciter ce dernier à se montrer plus compréhensif à l'égard de l'accord sur le nucléaire iranien. C'est en tout cas le raisonnement suivi. Dans l'étude de l'Ifri, le chapitre intitulé "Trump et Macron : le pari de l'entente" énumère les sujets de convergence : le Mali et la lutte antiterroriste, le soutien au G5 Sahel, la Corée du Nord, l'Irak et, bien sûr, la Syrie, où les deux présidents ont placé leurs opinions publiques respectives dans l'expectative. Si les Américains y vont, on ira ; sinon... Pour tout dire, ne pas s'entendre serait encore plus dommageable dans le contexte actuel des relations internationales.
C'est sans doute la seule option diplomatique possible pour peser un tant soit peu face au fantasque Donald Trump. Sera-ce suffisant pour le faire douter ? C'est très improbable. La chercheuse Laurence Nardon, de l'Ifri, rappelle que les décisions controversées du président américain "ont été adoptées pour des raisons de politique intérieure afin de prouver à son électorat la force de ses convictions idéologiques (anti-environnementales, protectionnistes, anti-Iran et pro-Israël). Il serait invraisemblable qu'il change d'avis alors que des élections de mi-mandat ont lieu en novembre 2018 aux Etats-Unis". Et de conclure : "Il faudrait donc attendre fin 2018 ou début 2019 pour espérer une inflexion côté américain."Sans parler du durcissement de la politique étrangère américaine, incarné par la nomination toute fraîche de deux "faucons" notoires, Mike Pompeo (secrétaire d'Etat) et de John Bolton (conseiller à la sécurité nationale). Emmanuel Macron fait un pari qui, là encore, s'inscrit dans la durée...
Macron, an I. Quelle politique étrangère ?, Sous la direction de Thomas Gomart et Marc Hecker, Ifri, avril 2018.
Voir l'édito sur le site de L'Express
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