Comment la guerre de la Russie en Ukraine modifie le monde
Avec Thierry de Montbrial, membre de l’Académie des sciences morales et politiques, fondateur et président de l’Institut Français des Relations Internationales.
Les Russes fuient vers le Kazakhstan, le président Tokaïev sur un fil face à la Russie
Plus de 200 000 citoyens russes sont entrés au Kazakhstan depuis le 21 février, et 50 000 y sont restés. Le président Kassym-Jomart Tokaïev tente de prendre ses distances avec le Kremlin sur le dossier ukrainien. Mais sa marge de manœuvre semble limitée, explique Michaël Levystone, spécialiste de l’Asie centrale.
Kadyrov, l’allié tchétchène de Poutine
Le seul nom de Ramzan Kadyrov faisait déjà frissonner. Pas tant parce que l’homme fort de la Tchétchénie, 45 ans, s’affiche tour à tour en chef de guerre, en boxeur et champion d’arts martiaux démolissant au besoin ses ministres face caméra, en dompteur de tigres ou en poète composant une ode au pistolet Glock 22 qui ne le quitte jamais. Plutôt à cause de sa campagne féroce à l’encontre des homosexuels et LGBT, arrêtés et torturés par centaines, de la répression sans merci qu’il exerce contre toute opposition émergente, organisant à grande échelle avec ses « kadyrovtsy », véritable milice privée, les enlèvements et disparitions de contestataires.
Moscou, signature des traités d'annexion
Au "Quotidien" du lundi 3 octobre 2022 Yann Barthès reçoit Michel Eltchaninoff et Tatiana Katsouéva-Jean pour une décryptage du discours anti-Occident de Vladimir Poutine alors qu'il vient d’officialiser l’annexion de quatre territoires ukrainiens à la Russie.
Attaque nucléaire : quel est le protocole russe ?
Poutine a laissé entendre qu'il était prêt à user de l'arme nucléaire pour défendre la Russie face à l'Occident, qu'il accuse d'être déterminé à détruire son pays.
Poutine : l'annexion... "pour toujours" ?
C’est désormais officiel. Le président russe Vladimir Poutine a proclamé l’annexion des quatre régions ukrainiennes de Donetsk, Lougansk, Zaporijia et Kherson contrôlées, en partie ou en totalité, par l’armée russe. Le Kremlin organisait cet après-midi une cérémonie pour célébrer l’événement. Vladimir Poutine a tenu un discours offensif. S’il a affirmé que son pays "n’aspire pas" à restaurer l’URSS, l’autocrate a indiqué que les habitants des régions ukrainiennes annexées seront des "citoyens pour toujours". Il a également appelé l'Ukraine à "cesser immédiatement les hostilités". Des festivités pour célébrer l'annexion doivent se dérouler cet après-midi sur la très symbolique place Rouge, qui jouxte le Kremlin.
Annexion de quatre régions administratives d’Ukraine : elles "feront partie de la Fédération de Russie, c'est irréversible"
Les territoires ukrainiens de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijjia, reconnus indépendants par la Russie après des référendums seront "sanctuarisés, y compris jusqu'à la protection par l'arme nucléaire russe", prévient vendredi 30 septembre sur franceinfo Tatiana Kastouéva-Jean, directrice du Centre Russie-Nouveaux Etats indépendants à l’IFRI (l’Institut français des relations internationales). Le président russe Vladimir Poutine doit présider ce vendredi une cérémonie de signature de rattachement à la Russie des quatre territoires.
Poutine et le nucléaire : les raisons de ne pas paniquer
Pour la première fois, un pays, la Russie, brandit la menace nucléaire non pour défendre son existence mais pour appuyer l'annexion d'un territoire. Vladimir Poutine prend ainsi des libertés avec des règles en vigueur depuis trois quarts de siècle. Bluffe-t-il ? C'est sans doute le scénario le plus terrifiant qu'on puisse concevoir actuellement.Acculé, Vladimir Poutine lancerait des missiles nucléaires sur l'Ukraine. Ouvrant la boîte de Pandore d'une utilisation de ces armes apocalyptiques verrouillée depuis soixante-dix-sept ans. Avec un risque réel de riposte, conventionnelle, de l'Otan, et ensuite d'escalade nucléaire de part et d'autre.
« La guerre de Poutine contre l’Ukraine est entrée dans une nouvelle phase, encore plus dangereuse »
Avec l’organisation, par Moscou, de référendums locaux et de la mobilisation partielle, assortie de menaces nucléaires, Vladimir Poutine poursuit sa fuite en avant, affirme, dans une tribune au « Monde », la chercheuse spécialiste de la Russie Tatiana Kastouéva-Jean. « Poutine ne commencera pas la guerre contre l’Ukraine : les risques sont trop élevés et il y a plus à y perdre qu’à gagner », entendait-on en Europe avant le conflit. Il l’a pourtant fait.
« Le projet impérial russe s’est construit au fil des échecs de Moscou à imposer sa vision du monde »
Alors que la Russie entérine vendredi l’annexion de territoires ukrainiens, la professeure Marlène Laruelle, spécialiste du monde slave, analyse comment le projet impérial russe – et sa vision historique sur le long terme – s’est imposé peu à peu dans l’esprit de Vladimir Poutine. L’invasion russe en Ukraine a relancé les débats sur la nature impériale de la Russie. Mais les discussions sont souvent teintées de « présentisme » (relire les événements du passé à la lumière du présent) et mettent sous le tapis des nuances qui sont pourtant fondamentales pour comprendre ce que le Kremlin espère atteindre avec la guerre en Ukraine.
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